DÉPÊCHE — Ils n'ont clairement pas le profil des "gilets jaunes". D'après une étude de la fondation Jean-Jaurès publiée ce lundi 7 septembre, le mouvement des "anti masques" apparaît plutôt féminin, aisé et diplômé.
En France, la "révolte anti-masques" a pris des proportions bien moindres qu'en Allemagne ou en Angleterre : chez nous, les manifestations contre le port obligatoire de cette protection contre la Covid-19 n'ont rassemblé que des poignées de militants.
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D'après l'étude menée ces dernières semaines, "le déterminant des anti-masques c'est vraiment l'aspect libertarien de leur pensée", ont détaillé les chercheurs auprès de l'AFP.
Cette mouvance, bien installée aux Etats-Unis mais plutôt timide en France, se caractérise par un refus de l'ingérence de l'État dans la plupart des domaines de la vie en société (économie, moralité,…).
Comme le montrent des études menées outre-Atlantique, l'attrait pour les thèses libertariennes "augmente avec le niveau de diplôme et de salaire".
On aurait pu croire que les anti-masques français seraient plutôt jeunes et issus des classes populaires, comme le "profil-type" des personnes attirées par les théories conspirationnistes. En réalité, l'âge de ces individus (à 63% des femmes) est relativement élevé avec une moyenne de cinquante ans. Leur niveau d'éducation est, lui aussi, assez haut avec un Bac+2 en moyenne".
"Dès lors, les catégories sociales supérieures y sont également surreprésentées : les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 36% des personnes interrogées."
Les ouvriers et employés ne représentent que 23% des "anti-masques".
Par ailleurs, souligne cette étude, ils "se caractérisent par un fort tropisme de droite". Parmi ceux "acceptant de se placer sur l'échelle gauche/droite, 36% se disent de gauche et 46% de droite".