Alors que les lumières vont être braquées durant une dizaine de jours sur le festival de Cannes, le Secours populaire du département alerte sur les conséquences de l’inflation pour les familles les plus démunies.
Dans un communiqué adressé aux médias, le Secours populaire des Alpes-Maritimes a tiré la sonnette d’alarme. Tandis que le Festival de Cannes ouvre ses portes ce mardi, attirant de fait tous les projecteurs du territoire, la fédération maralpine “alerte sur les conséquences de l’inflation qui impacte considérablement l’association, autant que le comportement de ses adhérents."
Comme l’avait constaté l’étude menée par NielsenIQ, la situation est préoccupante dans notre département, plus qu’ailleurs en France. Ainsi, les prix ont flambé de 8,4% dans le Sud-Est de la France, soit des chiffres supérieurs de plus de deux points par rapport à la moyenne nationale (6,2% d’après l’INSEE entre février 2022 et 2023).
Cela fait dire au président de l’organisme dans le 06, Jean Stellittano, que le Secours populaire est “lourdement fragilisé" du fait de cette conjoncture particulière.
Moins de dons, plus de demandes
Nous l’avons déjà évoqué plusieurs fois dans nos articles, les tarifs des produits alimentaires ne cessent de grimper (+14,9% en mars en un an). Or, cette hausse a “des répercussions immédiates sur l’association départementale", indique le dirigeant.
Les dons notamment effectués régressent de 25%, pendant que de l’autre côté, le nombre de bénéficiaires a atteint 45%, entre mars 2022 et mars 2023. La guerre en Ukraine a aussi eu un impact, dans une région où les réfugiés sont nombreux à être arrivés suite au conflit.
Pour les familles les plus démunies, les produits de première nécessité, particulièrement pour les enfants, ainsi que les denrées comme les légumes, les fruits, le pain et autres, que l’on peut retrouver lors des distributions, permettent de réaliser de substantielles économies.
Des initiatives encore insuffisantes
Les grandes enseignes ont, pour certaines, lancé des initiatives afin de rendre le caddie moins onéreux, particulièrement pour les articles nécessaires au quotidien. Le gouvernement a lui mis en place un trimestre anti-inflation pour environ 4 millions de Français parmi les plus précaires, mais tout cela n’est visiblement pas suffisant.
"On est face à quelque chose d’inédit. L’inflation, on l’a connue il y a une quarantaine d’années. Aujourd’hui, les publics que nous aidons sont très impactés, notamment beaucoup de famille qui travaillent. Des travailleurs pauvres", poursuit Jean Stellittano, notamment cité par France 3 Côte d'Azur.
Ce dernier fait d’ailleurs remarquer que les difficultés touchent actuellement l'ensemble du réseau associatif, “des Restos du cœur à la Croix Rouge, sans oublier la Banque alimentaire”. Le président du Secours populaire maralpin espère maintenant que les “pouvoirs publics” entendront l’avertissement des associations.