Mardi 11 février, Hugues Moutouh rassemblait la presse pour dresser un état des lieux de l'immigration dans le département. Parmi les chiffres à retenir, la montée en flèche des éloignements.
Sommaire
Le préfet des Alpes-Maritimes a livré les statistiques 2024 de l'immigration : alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fait de cette question l'une des priorités du gouvernement, à travers notamment des circulaires fixant des orientations précises, le haut fonctionnaire maralpin a fait un point sur la situation dans le 06.
Plusieurs données sont à retenir. Tout d'abord, les interceptions à la frontière, en particulier du côté de Menton, ont chuté en 2024. Elles sont passées de 42.000 en 2023 à 15.000 en 2024, une réduction de 63%.
Moins de migrants débarquent en Italie, ce qui explique cette dynamique. Mais la courbe pourrait s'inverser car ces arrivées ont augmenté en janvier 2025, de 1863 en 2024 à 3300 dernièrement.
|#Immigration|
— Préfet des Alpes-Maritimes🇫🇷 (@prefet06) February 12, 2025
Photographie 2024 de l’immigration régulière et irrégulière dans les #AlpesMaritimes pic.twitter.com/1FtOcM4ncZ
Les expulsions ont augmenté de 41%
Mais si ces arrivées ont été moins nombreuses, cela ne signifie pas que les expulsions suivent la même voie. Au contraire, l'an passé, la Préfecture en a recensé 486. Ce total est inférieur à l'objectif fixé par Hugues Moutouh, qui était de 500, mais il reste largement supérieur à celui observé en 2023. Les éloignements concernaient alors 344 personnes, majoritairement des Tunisiens, des Algériens et des Roumains, soit une augmentation de 41%.
Parmi ces exclusions, 12 visaient des individus qualifiés de "radicalisés". Pour 2025, le préfet ambitionne de parvenir à expulser 600 individus toutes catégories confondues. Quant au taux d'exécution des OQTF, les fameuses obligations de quitter le territoire français, il est de 13,35%. C'est plus du double de la moyenne nationale, mais toujours "insuffisant", estime le représentant de l'État.
Sur ces premières semaines de 2025, entre le 1er janvier et le 7 février, il a enregistré 48 expulsions, soit une majoration de 54,8% par rapport à la même période en 2024. Reste à voir sur la durée.
"Peu de régularisations"
À propos des régularisations, Hugues Moutouh et ses services ont un des taux les plus bas du pays. Seuls 5,25% des dossiers ont été approuvés, soit 127 validations sur 2420 demandes. Les raisons de vie privée et familiale ont engendré le plus d'acceptations (88), devant le travail (36) et les situations humanitaires (3).
Territoire très attractif, les Alpes-Maritimes ont vu les demandes de titres de séjour grimper de 9,45% en 2024, mais ceux délivrés ont légèrement diminué, descendant de 41.511 en 2023 à 41.350 l'an dernier (-0,40%). À noter que le nombre de passeports "talents", qui s'adressent aux étrangers "très qualifiés", a progressé de 25%, de 776 à 974.
140.000 étrangers en situation régulière
Enfin, il est précisé que 12,5% de la population maralpine est constituée d'étrangers en situation régulière.
Cela équivaut à 139.991 personnes, dont 41.740 mineurs. Les nationalités les plus représentées sont : les Tunisiens (plus de 35.000), les Algériens (15.305) et les Marocains (14.061). Les Ukrainiens sont aussi nombreux - quelque 13.000 résidents - mais beaucoup retournent de manière volontaire dans leur pays.
Sans grande surprise, les Italiens rassemblent la première communauté d'un pays membre de l'Union européenne. Ils sont aujourd'hui 3077 dans les Alpes-Maritimes. À titre de comparaison, les Britanniques sont 6000 et les Russes 8523.