Contrairement aux conclusions d'une première expertise, disposer des glissières sur la Promenade des Anglais aurait bel et bien partiellement freiné la course meurtrière du terroriste, d'après un nouveau rapport.
Le procès des connaissances du meurtrier étant passé, de nombreuses victimes et leurs proches attendent aujourd'hui celui de la sécurisation de la "Prom Party". Le 14 juillet 2016, un terroriste islamiste avait assassiné 86 personnes et blessé 458 autres, avec une attaque au camion-bélier au soir de la fête nationale.
L'État, seul compétent en matière de lutte contre le terrorisme, avait-il déployé assez de policiers nationaux ? Tous les dispositifs dont disposaient les autorités avaient-ils été mobilisés ce soir là ?
En clair, si on rembobine le film, aurait-on pu faire davantage pour éviter le drame ? Autant de questions pour lesquelles toutes les réponses n'ont pas encore été apportées, des années après les faits.
Un nouveau rapport d'expertise capital vient d'être dévoilé par nos confrères de Nice-Matin ce samedi 4 février.
Une série de tests avait déjà été effectuée il y a plus de deux ans au sujet des plots de béton. Le 14-juillet, il n'y en avait pas sur la Prom. S'ils avaient été disposés sur les lieux, aurait-on pu éviter l'attentat ? Ou à tout le moins réduire le nombre de victimes ? Le premier rapport avait indiqué que non.
La contre-expertise a modifié certains éléments du test. Le premier avait tenté de barrer la route du camion avec des séparateurs en béton (SMV) de 1,3 tonne. Le second a opté pour ceux de 2,1 tonnes. La mairie avait en sa possession ces deux types de glissières, qui avaient été utilisées, pour certaines, sur demande de l'UEFA pendant l'Euro 2016 de football.
Cette fois, le camion utilisé est plus lourd - pour se rapprocher de celui conduit par le terroriste - mais aussi lancé à plus grande vitesse (73 km/h) contre le barrage, basée sur ce qui a été observé sur les images de vidéoprotection.
Les SMV auraient "considérablement réduit le bilan des pertes humaines"
L'expérimentation a donné ce résultat : après le choc, blessé, l'assaillant n'aurait plus été en mesure de piloter l'engin. Lequel aurait "fini sa course quelques dizaines de mètres après" les blocs de béton, suivant leurs différentes dispositions.
La conclusion est claire. Ces séparateurs de voies n'auraient pas permis d'arrêter un poids lourd de presque dix tonnes ce soir-là.
Mais ils auraient "considérablement réduit le bilan des pertes humaines et le nombre de blessés". Impossible de savoir ce qu'il en aurait été dans la vraie vie, mais le camion aurait fauché, d'après cette simulation, 33 personnes (sur 86 morts) avant de s'arrêter.