Interrogée par nos confrères de Valeurs actuelles, la ministre de la Citoyenneté n’a pas condamné les Français qui auraient préféré que le terroriste de Nice soit tué par la police plutôt que soigné dans l’attente de son procès. Une position bien différente de celle du curé de notre basilique Notre-Dame, qui rappelle l’opposition de l’Église à la peine de mort.
RADAR DU WEB — Elle “entend la colère” des Français. Reçue cette semaine par le magazine Valeurs actuelles, Marlène Schiappa a dit comprendre les gens qui auraient préféré que les policiers municipaux niçois tuent sur place le terroriste de Notre-Dame, plutôt qu’il soit aujourd’hui soigné dans notre hôpital dans l’attente d’un interrogatoire.
Dans les colonnes du média conservateur, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté s’exprime ainsi : “Quand je dis qu’il faut respecter l’État de droit, ça ne veut pas dire qu’il faut se coucher devant absolument toutes les décisions, et que le pouvoir politique n’a pas de prise sur elles”.
“J’entends, vraiment, la colère. Mais cela ne doit pas nous conduire à mettre en place la loi du talion ni la vendetta.”
“Je suis Corse, j’entends ceux qui demandent pourquoi la police n’a pas abattu tel terroriste qui désormais occupe un lit d’hôpital. Ceux qui me disent cela sont des gens sensés, pas des fous.”
Cette prise de position semble bien éloignée de celle de notre curé niçois, celui de la basilique meurtrie de Notre-Dame, exprimée chez nos confrères du Pèlerin.
À la question “blessé, le terroriste est actuellement soigné. Avez-vous pensé à lui ?” l’homme d’église a ainsi répondu : “Quand le pape Jean-Paul II a été attaqué, le 13 mai 1981, son assaillant n’est pas mort. Beaucoup le souhaitaient. Mais quelque chose a transformé cet homme en prison. Benoît XVI disait qu’il fallait « espérer contre toute espérance ». J’espère que cet homme qui a attaqué la basilique trouvera un lieu où se convertir à la vie. Où il renoncera à la mort, la violence, ses faux dieux, pour le Dieu qui aime. J’ai cette espérance”.
“Cela ne m’appartient pas, ni à Jean-Paul II lorsqu’il avait rencontré son agresseur. Ce n’est pas utopique. C’est parce que l’Église croit qu’un homme peut encore accomplir quelque chose de plus grand que ses actes qu’elle est contre la peine de mort.”
L’État de droit et les réponses à donner à la menace terroriste divisent également les élus. Ce matin par exemple, Christian Estrosi a balayé une idée du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti qui voulait installer un camp pour les djihadistes en France sur le modèle de celui de Guantanamo (Cuba).
“Une atteinte aux Droits de l’homme”, a rejeté le maire de Nice.