Les parties civiles déposaient plainte il y a six ans pour obtenir des réponses sur le dispositif de sécurité entourant la "Prom Party". Alors que 30 000 personnes étaient attendues sur le littoral niçois le 14 juillet 2016, un terroriste islamiste avait commis une attaque au camion-bélier, assassinant 86 personnes.
Les faits présumés ne sont plus les mêmes. En 2017, l'enquête était ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui" après l'attentat de la Promenade des Anglais, survenu l'été précédent. Les investigations portent désormais aussi sur des faits d'"homicides et blessures involontaires", a-t-on appris le 27 octobre.
Rappelons que cette requalification avait été demandée avant l'été par l'association Promenade des Anges, représentée par l'avocate Virginie Le Roy. Le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, avait alors, lui aussi, demandé cette requalification, soupçonnant un dispositif de sécurité insuffisamment solide le soir du 14-juillet. Il a depuis été remplacé par Damien Martinelli, qui n'a pas davantage communiqué.
Cette évolution des chefs de poursuites "devrait permettre de prochaines mises en examen" espère Me Virigie Le Roy sur la radio publique. "Il est impératif que les victimes puissent obtenir les réponses qu’elles attendent et que les responsabilités soient établies".
Différents rapports devront être versés au dossier, l'un de l'IGPN, la police des polices, l'autre sur les risques terroristes, qui aurait été commandé par la mairie en amont du 14-juillet. Une fonctionnaire de la préfecture sera aussi entendue.
La Justice a cependant refusé la plupart des demandes de l'associations de victimes, qui fait appel. Dans cette enquête, quatre personnes sont placées sous le statut de témoin assisté : Christian Estrosi, qui était alors premier adjoint chargé de la sécurité en 2016, Philippe Pradal, maire, Adolphe Colrat, le préfet d'alors, et son directeur de cabinet. On ne sait pas, pour l'heure, si un procès sur ce volet verra réellement le jour.
L'assaillant a été abattu par la police le soir-même. Le procès des complicités s'est tenu l'an passé, donnant lieu à des condamnations de deux à 18 ans d’emprisonnement, contre huit individus.
La municipalité a indiqué aux journalistes qu'elle "continuera de coopérer pleinement aux investigations comme elle l’a fait depuis sept ans, avec sérénité".