De confinements en protocoles sanitaires complexes, les professionnels du secteur culturel dans les Alpes-Maritimes essaient de tenir le coup, entre débrouillardise et tentation du découragement.
“On est déçus, nous avions pourtant fait tous les efforts demandés, depuis des mois” Salles de spectacle, cinémas, ou encore théâtres… Le monde artistique est de nouveau impacté à la suite des restrictions dévoilées par le gouvernement.
Depuis ce lundi 3 janvier, les salles doivent désormais respecter des jauges fixées à 2.000 personnes en intérieur, et 5.000 en extérieur. Les “concerts debout” sont interdits, tout comme la consommation de nourriture et de boissons dans les cinémas et les théâtres.
Si le fait de pouvoir rester ouverts est un soulagement, les artistes que Nice-Presse a pu rencontrer ne cachent rien de leur préoccupation.
“Pas viable”
“Forcément, ça pénalise dans un premier temps les gros concerts, tout ce qui est musique actuelle et électro” souligne Gil Marsalla, président du collectif “Spectacle vivant 06” et délégué régional du syndicat des producteurs français. “Mais ça touche aussi le public, qui lui, ne va plus vouloir réserver de place ou attendre.”
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Une difficulté qui risque d’entraîner de nombreuses annulations. Au niveau économique, “ce n’est pas viable d’attendre que les gens prennent leur place au dernier moment pour voir si le spectacle pourra tenir.”
“Ces annonces, finalement, on pouvait s’y attendre. Le problème, c’est le manque de visibilité, alors que nous organisons nos tournées des années en amont”
Gil Marsalla, président du collectif “Spectacle vivant 06”
Depuis deux ans, “le spectacle et la culture sont complètement détruits, le public ne vient plus. C’est donc sur ça qu’il faut aujourd’hui se battre.”
Morosité
Du côté des théâtres, Sophie Tournier, comédienne et créatrice de la compagnie “La Petite”, se réjouit du fait qu’il n’y ait pas de nouveau couvre-feu. “Les représentations du soir sont sauvées, pour cette fois”.
“Les spectateurs ne sont pas encore de retour comme avant. Ils n’ont pas repris leurs habitudes.”
“Ces restrictions, ça n’aide pas. Il y a une sorte de morosité, les gens n’ont pas envie de faire grand-chose. C’est inquiétant”
Sophie Tournier, comédienne
Pour Franck Viano, co-fondateur du Collectif des Artistes de Nice (CAN), le constat est le même. “Sur les jauges au final, nous ne sommes pas beaucoup à être concernés.” Mais pour la suite, cela peut faire “un peu peur”.“Ce n’est pas dit qu’à un moment ce ne soit plus des jauges basses, mais carrément des salles qui ferment.”
Pour les concerts du monde lyrique ce “n’est pas évident non plus” souligne Richard Rittelmann, baryton installé dans notre région.
“J’ai déjà été soumis à plusieurs annulations, notamment à l’Opéra de Nice. Certaines productions sont aussi reportées à 2023.”
“Je trouve les dernières annonces inquiétantes : il faut sans arrêt être souples.… Les projets se préparent en amont, notamment pour des nouveaux rôles. La situation évolue tellement vite que c’est bien difficile de gérer.”
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