Des associations niçoises peinent à organiser leurs représentations. Certains artistes ne s'estiment pas soutenus par la mairie.
"Pour nous, c'est plus facile de jouer à Levens, Carros, ou même à Monaco… plutôt que dans notre propre ville !"
L'association "Les Voix de Diane" - du nom de la soprano azuréenne Diane Frémaux - ne comprend pas pourquoi on l'aide si peu, dans une commune qui aspire à devenir, d'ici 2028, la capitale européenne de la culture.
"Lorsqu'on regarde les programmations qu'il y a sur Nice, on ne retrouve pas forcément beaucoup d'associations artistiques locales. Ce n'est pas facile pour nous, comme pour bien d'autres" relève le collectif, qui a pris attache avec Nice-Presse vendredi 31 décembre.
Lequel aurait essayé à plusieurs reprises de jouer dans des enceintes municipales, comme par exemple le Théâtre Lino Ventura, Francis-Gag ou encore la Black Box. Sans succès.
Pourtant, "souvent, ces salles restent fermées. Regardez le programme : le lundi et le mardi soir, il n'y a rien."
Alors forcément, dans l'asso, on s'interroge : "pourquoi ne pas ouvrir ces créneaux à des tarifs peut-être plus raisonnables pour des artistes qui ne roulent pas sur l'or et qui ne sont même pas subventionnées ? Ils pourraient enfin jouer ici."
D'autant que l'ensemble du secteur a pris un coup dans l'aile avec la crise sanitaire.
"Trou culturel"
L'association ne manque pas d'idées et de propositions, mais les retours, eux, ne sont pas toujours là. En juillet dernier, ils avaient eu accès au Parc Phoenix pour deux jours de résidence artistique.
"À la suite de ça, on a eu l'idée d'utiliser cette salle, qui est totalement apte à recevoir du public, et de monter des choses, avec notamment notre production 'Femmes, le temps d'un chant'. Sachant qu'à l'Ouest de Nice, à part le Palais Nikaïa, il n'y a rien pour le spectacle. C'est un trou culturel (une salle provisoire y sera bien installée, ndlr)."
"Ça n'aurait rien coûté à la collectivité, qui aurait même pu gagner de l'argent avec les entrées. Nous avons donc proposé de nous en occuper, sans obtenir de réponse."
Quelques craintes
D'autres abordent 2022 avec des doutes.
Les sociétés privées auront-elle assez de place dans notre cité pour se produire cette année, le palais Acropolis et le TNN étant promis à la démolition ?
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"C'est formidable cet engouement avec le projet Nice capitale européenne 2028. Mais des questions se posent" estime Gil Marsalla, président du collectif Spectacle vivant 06 et délégué régional du Syndicat des producteurs français, auprès de Nice-Presse.
"On parle de nouvelles salles, avec les Franciscains, Iconic, ou la Cuisine… Sauf que pour l'instant, les opérateurs privés n'y ont pas accès."
"Il va falloir que l'on trouve un mode de fonctionnement pour que s'intègre le spectacle privé à cette nouvelle configuration."
Les professionnels du secteur seront reçus sous peu en mairie pour échanger sur la question.