En partenariat avec Nice-Capitale
Né à Genève, le baryton et parrain de notre journal, Richard Rittelmann est une figure emblématique du monde lyrique. Lauréat de nombreux concours, il se produit aujourd'hui sur de prestigieuses scènes à travers le monde entier.
Nice-Presse : Comment êtes-vous arrivé dans ce milieu ?
Richard Rittelmann : « Vers onze ans, je savais déjà que c’était ma vocation. Je chantais dans un chœur d'enfants et on m’a proposé un rôle de soliste à l’Opéra de Genève. J’ai su que c’était mon monde.
J’ai commencé mes études au conservatoire de Genève, j’ai fait des auditions puis je suis rentrée dans la troupe d’artistes de l’Opéra de Lyon.
Ensuite, tout s’est enchaîné. J’ai participé à de nombreux concours de chants internationaux où j’ai remporté des prix comme par exemple « Voix Nouvelles » à Paris. Mais j’ai surtout fait plusieurs rencontres significatives. »
C’est-à-dire ?
« Lorsque j’étais en tournée en Asie, j’ai rencontré Luciano Pavarotti. Mon agent m’a demandé si j’étais d’accord pour faire sa première partie, car il commençait à être un peu fatigué et ne pouvait pas tout assurer. Ça a été une très belle surprise pour moi.
À ce moment-là, il y a une quinzaine d’années, c'était un peu le début de ma carrière. Il m’a remercié, j’ai été très touché et impressionné. En fait, je pense que tous ces moments sont des étapes de la vie qui confirment que nous sommes sur la bonne route, là où il faut être. »
Parmi ces rencontres significatives, il y a aussi celle avec Roberto Alagna ?
« Oui, on a chanté Carmen à l’Opéra de Gênes en 1999. À la suite de cela, il m’a demandé si je voulais faire des disques avec lui.
Finalement, on en a réalisé quatre, mais pas seulement. Nous avons aussi fait des tournées, notamment à Paris. C’est devenu un véritable ami pour moi. »
Ces moments ont donc rythmé votre parcours ?
« Absolument, j’en suis persuadé ! Ça a beaucoup compté pour moi, cela m’a permis de m’enrichir. J’ai découvert des personnes formidables dans ce métier, c’est un peu comme une grande famille.
D’ailleurs, parmi elles il y a également Andrea Bocelli. Un lien s’est tout de suite créé. On devait faire un concert à Palerme en Italie, mais l’orchestre a fait grève. Cela nous a tout de même permis de sympathiser. C’est vraiment un exemple pour moi car il a ouvert l’Opéra au monde entier. »
Vous êtes de Genève, mais aujourd’hui vous vivez dans notre région…
« Tout à fait. Ça fait dix-huit ans que je suis ici. J’ai d’abord habité à Nice, puis je me suis installé à Cannes. J’aime beaucoup cet endroit en tant que chanteur mais également en tant qu’organisateur. Quand je rentre de voyage, c’est mon havre de paix, là où je peux me ressourcer. »
Au niveau culturel vous y êtes très impliqué ?
« Oui ! Je réalise plusieurs événements. En 2018, j’ai créé le festival Lyrique de Saint-Vallier-de-Thiey. Le maire voulait privilégier le classique, je lui ai alors dit « je viens avec quelques copains, on va faire un beau concert !»
Il y a deux ans, l’Orchestre de l’Opéra de Nice s’est produit pour l’occasion. Ça a été un grand succès.
Parmi les spectateurs, beaucoup n’étaient jamais allés à l’Opéra. C’était donc merveilleux pour eux, mais aussi pour nous. On a pu leur faire découvrir notre musique.
À la suite de cela, certaines communes ont demandé à ce que l’on reproduise ces concepts chez eux aussi. Les soirées estivales (organisées par le département des Alpes-Maritimes, NDLR) nous ont d’ailleurs permis d'en réaliser plusieurs.
Cet été, nous sommes allés à Tourrette-Levens, au musée Masséna, et sur le parvis du Théâtre National de Nice. »
Vous faites aussi partie du CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE MUSICALE (CIRM) à Nice.
"Oui, en tant qu’administrateur. Je suis passionné par la musique nouvelle, contemporaine, et par la création en général. J’ai d’ailleurs été sélectionné pour le projet 100% Culture à l’école de Nice.
Je vais intervenir dans des classes de l’école Rothschild, à la fin de l’année, pour un projet autour du Petit Prince. Tout un programme pédagogique sera mis en place, les élèves viendront écouter des représentations à l’opéra, on va chanter ensemble…
C’est passionnant. J’adore faire ce genre de travail. J’ai eu ma révélation à leur âge donc je pense vraiment que ces actions peuvent éveiller des carrières."
Quels sont vos futurs projets ?
« J’en ai plusieurs dans les alentours. Je chante à l’opéra de Nice le 3, 4 et le 5 décembre prochain pour « La veuve joyeuse ». C’est une nouvelle production élaborée par le metteur en scène niçois Benoît Bénichou. Il s’agit d’une version modernisée.
Au niveau international, j'effectue une tournée à Taïwan durant le mois de mai.
J’ai également un nouveau projet de disque qui s’intitule « Duo/solo ». Dedans je joue au piano et je chante. »