Les élus de la Métropole Nice-Côte d'Azur débattaient le 20 février des grandes orientations budgétaires, une première étape avant de passer aux différentes enveloppes chiffrées. L'opposition écologiste accuse la collectivité de ne pas faire le travail pour ce qui est du logement.
Sommaire
"C'est une situation saine qui vous est présentée". Ce mardi, le président Christian Estrosi (Horizons) est fier de son budget. L'épargne est solide, "les investissements maintenus à un haut niveau" et la fiscalité locale n'augmentera pas cette année - après une hausse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères l'an passé.
Le contexte économique national reste dégradé. Le patron de la commission des finances, Philippe Pradal, égrène les catastrophes : la crise sanitaire (100 millions d'euros de dépenses pour Nice-Côte d'Azur), les tempêtes Alex puis Aline, le surcoût de l'énergie lié aux guerres, les taux d'emprunt qui s'envolent… Mais il y a des raisons de réjouir.
"Alors que nous n'augmentons pas nos impôts, nos recettes sont en hausse - sans doute de +5% cette année - grâce au dynamisme du territoire". Tant mieux, parce qu'il ne faudra pas compter sur une progression des dotations de l'Etat. Pas même pour les transports, alors que la région francilienne est si généreusement dotée !
"Nice gaspille l'argent de la Métropole"
L'opposition entre en piste, avec un point de discorde rituel. Juliette Chesnel-Le Roux (EELV), présidente du groupe des écologistes : "le logement semble être oublié. Il est alarmant de voir que le budget dévolu aux HLM est en baisse, et que des crédits ne sont même pas consommés. De même, il est scandaleux et pathétique d'entendre que Nice se compare à de petites communes pour expliquer qu'elle n'atteint pas le nombre de logements sociaux imposé par la loi. Cannes parvient à atteindre les 18% SRU et pas nous, pourquoi ? En réalité, Nice gaspille l'argent de la Métropole en projets pharaoniques, au détriment des villages".
Et d'attaquer la Plaine du Var, comme le fait le camp d'Eric Ciotti au conseil départemental : "l'Eco-vallée, c'est du bétonnage. Méridia, c'était une promesse de 15.000 emplois. Aujourd'hui, les bureaux vides vont être convertis en logements. Un rétropédalage pour sauver les apparences. Vous manquez de vision à long terme, conséquence de quoi aujourd'hui les actifs ne peuvent plus se loger chez nous".
"Mensonges"
La réponse de l'exécutif métropolitain n'a pas traîné. En deux temps. Le premier, du côté du vice-président Anthony Borré : "Vous atteignez un niveau de mensonges et de démagogie assez rares. Le logement est l'une de nos priorités, les crédits votés sont dépensés. Vous évoquez des chiffres fous au sujet des logements vacants. Il y en a en réalité 4000. C'est trop, certes, mais nous agissons, en convoquant les propriétaires et en préemptant quand il le faut. On perd certes des HLM mais abattre des tours, c'est agir pour la qualité de vie. Nous renforçons aussi nos dispositifs contre les meublés touristiques du type Airbnb".
Deuxième temps, avec la vice-président Xavier Latour : "Le taux de vacance des locaux tertiaires dans le périmètre de l'EPA (les bureaux à Nice-Ouest, NDLR) est de 3%, trois fois en-dessous de la moyenne nationale. En ce moment, sur 60.000 m² construits, 3.000 m² sont vides (soit 5%, NDLR). Les chiffres sont têtus…"