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Depuis 2018 le protoxyde d'azote connaît un fort engouement. Principalement utilisé par les jeunes dans un cadre récréatif, ses effets sont souvent graves. Les organismes de santé alertent.
Le bilan glace le sang. En 2021 le nombre de complications sanitaires chez des consommateurs de protoxyde d’azote en Région Sud a augmenté de 247%.
Une information rapportée par l'Agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur et constatée par le Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-Addictovigilance).
Un phénomène qui n'est pas propre à notre territoire puisque la dynamique "observée partout en France s’amplifie très nettement depuis 2018" indique l'organisme régional.
Selon une étude publiée en 2021 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) l'usage de ce produit a augmenté de 191% entre 2019 et 2020, soit 134 cas contre 46.
Pour rappel, le protoxyde d'azote est un gaz indolore. Il est utilisé en milieu hospitalier en tant qu’analgésique mais aussi dans les cartouches de crème chantilly.
Depuis quelques années, il est devenu la coqueluche des soirées. Les usagers, âgés de 22 ans en moyenne, le consomment de façon détournée à partir d’aérosols, de capsules de chantilly ou de ballons.
Quels effets sur la santé ?
Une ingurgitation appréciée en raison de l'effet euphorisant de ce "gaz hilarant".
Pourtant, l'ARS alerte une nouvelle fois sur les risques liés à la consommation détournée de ce produit.
Asphyxie, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, perte du réflexe, désorientation, vertiges ou encore risque de chute attendent les usagers occasionnels.
Ceux qui en usent régulièrement s'exposent à des atteintes de la moelle épinière, des troubles psychiques mais aussi des complications neurologiques.
Autant de facteurs qui peuvent conduire à des douleurs dans les membres, des picotements au niveau de extrémités du corps, une faiblesse musculaire voire même à l'accident vasculaire cérébral (AVC) ou à l'embolie pulmonaire.
Interdictions en pagaille
Face à la démocratisation de ce gaz, permise notamment par l’arrivée sur le marché de bonbonnes plus volumineuses que les cartouches classiques type siphon de chantilly, les autorités ont serré la vis.
En mai 2021 le Parlement adoptait un texte visant "à prévenir les usages dangereux du protoxyde d'azote".
Au programme notamment, une amende de 15.000 euros pour "le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d'un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs".
Dans les Alpes-Maritimes, Cannes a interdit dès juin 2020 la vente du "proto" aux mineurs.
Restriction en raison des effets dangereux sur la santé mais aussi "sur notre environnement par les déchets des cartouches de gaz et des ballons que nous trouvons en grand nombre dans les caniveaux" indiquait le maire David Lisnard.
En octobre 2020, le préfet du 06 appliquait la décision à l'ensemble du territoire maralpin. Un arrêté validé jusqu'au 6 juillet 2021 et reconduit jusqu'au 30 juin 2022.