Imposant et chargé d’histoire, l’Hôtel des Postes de Nice veille depuis 1888 sur l’angle formé par sa rue et celle de Foncet. Plus qu’un simple bureau des PTT, cet édifice témoigne de l’évolution de la ville et de son architecture, entre héritage haussmannien et modernisation (très) contemporaine.
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Loin d’être un bâtiment administratif ordinaire, l’Hôtel des Postes est à l’origine une initiative privée. "Il a été édifié par un particulier, l’avocat niçois Arthur Malausséna, pour tre mis à la disposition de l’administration des Postes et Télégraphes" explique Christophe Prédal, responsable du service Inventaire du patrimoine d’Art et d’Histoire de la municipalité.
Pour ce projet ambitieux, les architectes Horace Grassi et Annibal Carlo sont choisis. La demande de permis de construire est déposée en janvier 1887 et l’édifice est achevé l’année suivante, comme en atteste le bas-relief.
Jusqu’à la construction du nouvel établissement de l’avenue Thiers en 1931, il demeure le principal bureau de poste, un carrefour essentiel pour les communications d’une ville en pleine expansion.
Bijou architectural
Avec ses 25 travées symétriques, sa façade en moellons recouverts d’enduit, et son entrée monumentale au pan-coupé, le bâtiment affirme un style élégant et ordonné.
Les détails ne trompent pas : pilastres verticaux, fenêtres cintrées ornées de grilles en fer forgé, balustrades décoratives… Chaque élément rappelle la rigueur et l’harmonie propres aux édifices publics de la Belle Époque.
"Ce pan-coupé, à l’angle des deux rues, est l’élément le plus décoré, avec un fronton accueillant un bas-relief frappé des lettres "P" et "T" pour Poste et Télégraphe" précise Christophe Prédal.
Une transformation majeure récemment
À l’arrière, une vaste cour de service et une annexe complètent l’ensemble, conçues pour faciliter l’activité.
Avec l’évolution des services, l’édifice connaît une mutation. En 2018, l’Hôtel des Postes se réinvente en immeuble de bureaux et d’appartements, sous la houlette du cabinet In Situ Benaïm - Nivaggioni.
Avec la rénovation, on ne se contente pas d’un simple rafraîchissement : la surface habitable du deuxième étage est étendue, accueillant désormais sept villas avec terrasses, partiellement cachées sous une verrière moderne.
Si l’ancienne salle d’accueil du public a perdu ses guichets, elle conserve encore son "imposant décor, avec les frises en stuc", dernier vestige d’un passé où cet édifice était "l’un des symboles du dynamisme niçois."