- Vous lisez un épisode de “Le Vieux-Nice, l’âme de la cité”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, la nouvelle rubrique gratuite de Nice-Presse.
Réputé pour son riche héritage, le centre historique de Nice compte de nombreux bâtiments architecturalement grandioses, qui regorgent également de nombreux secrets…
Palais sarde
C'est l'un des plus beaux palais du Vieux-Nice, si ce n'est le plus beau. Siège protocolaire de la Préfecture des Alpes-Maritimes depuis 1860 (les bureaux sont installés dans la Plaine du Var, au Cadam), il est tout simplement le reflet de la ville et de son histoire singulière.
Au XVIe siècle, entre 1550 et 1560, Emmanuel-Philibert de Savoie fit construire un palais sur la base d'une maison plus petite, avec six chambres et une cuisine. "Mais au fil du temps, les ducs de Savoie l'ont fait évoluer", nous précise Emmanuel Bottagisi, guide au Centre du Patrimoine. "À l'intérieur, on y trouve des pièces et des espaces magnifiques comme une salle de bal, du trône…"
Un bâtiment d'exception qui a notamment vu passer des chefs d'État, "comme Vladimir Poutine et Jacques Chirac." Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'ancien président de la République a été honoré sur le cours qui porte son nom, avec sa statue dressée dans l'alignement de l'entrée principale du palais, avec vue sur la Méditerranée, "où les carrosses passaient autrefois."
Église et couvent des Franciscains/Palais communal
La place Saint-François a été aménagée au début du XIXe siècle à l'emplacement d'une partie de l'ancien couvent des Franciscains, bâti au XIIIe siècle. "Ces derniers y ont construit leur église, et en face se trouvaient un jardin de plantes médicinales ainsi qu'un cimetière, où les morts de la noblesse étaient enterrés." Les fouilles archéologiques et les campagnes de travaux de réhabilitation menées par la municipalité depuis 2015 ont d'ailleurs permis de remettre en lumière cette ancienne église.
Si les façades actuelles laissent peu deviner la présence d’un complexe religieux, de nombreux vestiges médiévaux et modernes subsistent. Le Palais Communal fut l'ancien Hôtel de Ville de Nice et a été témoin de trois siècles de vie municipale. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 1949 et a bénéficié de travaux d’entretien (façades, porche et toiture).
Palais Lascaris
Racheté par la ville en 1942, classé monument historique en 1946, et réhabilité entre 1963 et 1970, il est aujourd'hui l'un des plus beaux musées de Nice. Ce palais, édifié au milieu du XVIIe siècle pour l'une des premières familles de la noblesse niçoise, les Lascaris-Vintimille, renferme de nombreuses œuvres rares ainsi qu’une impressionnante collection d’instruments de musique anciens.
"C'est le seul immeuble du Vieux-Nice avec des balcons en marbre," assure Emmanuel Bottagisi. "L'intérieur présente une décoration somptueuse, que ce soit dans les différents salons d'époque ou dans l'escalier monumental orné de fresques et de tapisseries." À noter que le Palais Lascaris est labellisé Musée de France.
Le Sénat
L'actuel Centre du Patrimoine de la Ville de Nice a connu plusieurs vies et regorge de nombreux secrets. Le Sénat, qui abritait la cour suprême de justice et d'appel de la Maison de Savoie, a été créé en 1614 dans notre cité. Centre social pendant près de deux siècles, cet édifice a également été un entrepôt et grenier à sel, à l'origine du nom du Cours Saleya.
"Certains murs datent du Moyen Âge, lorsque la ville était divisée en deux parties : la ville haute, sur la colline du Château, où se trouvaient la cathédrale et les lieux de pouvoir, et la ville basse, pour le peuple," explique Emmanuel Bottagisi. "Les Niçois vivaient essentiellement dans la ville haute, mais au fur et à mesure que la population s'est développée, ces derniers sont descendus."
palais Caïs-de-Pierlas
Vendue en 1782 à la famille Caïs de Pierlas, originaire de Valdeblore et toujours présente sur les boîtes aux lettres dans le hall d'entrée, la bâtisse, construite en 1693 pour la famille Ribotti, présente une architecture traditionnelle, véritable étendard de la noblesse de l'époque.
"À l'intérieur, on y trouve des pièces avec une hauteur de plafond impressionnante et un escalier en marbre," souffle le guide. "Les façades présentent également des visages d'enfants et des têtes de lions."
Ce bâtiment, majestueusement érigé au bout du Cours Saleya, n'a pas laissé indifférent un certain Henri Matisse. "Il y a vécu au dernier étage de 1921 à 1938. Malade et ne pouvant plus trop se déplacer, il peignait les toits des maisons niçoises depuis sa fenêtre."
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