Éric Ciotti assure qu'il n'a soutenu Éric Zemmour que parce qu'il n'avait pas connaissance de certains de ses dérapages. Ce qui est hautement improbable.
Chaque divorce comporte, inévitablement, son lot de "mauvaise foi". Nouvelle illustration ce mardi 26 juillet dans Nice-Matin avec Éric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes est candidat à la présidence des Républicains, laquelle ne peut être obtenue qu'avec l'appui de la droite modérée.
Interrogé sur sa proximité avec Éric Zemmour qui pourrait le gêner dans sa campagne, Éric Ciotti a pris ses distances, avec une explication pour le moins inattendue, qui n'est d'ailleurs pas relevée dans le journal.
"Si j'en avais eu connaissance, j'aurais sans doute réagi différemment"
Au moment où il l'a soutenu, "ses propos sur Pétain ou sur les enfants juifs assassinés par Mohamed Merah n'étaient pas clairement apparus." Ce qui est rigoureusement faux.
"Ces propos m'ont déçu (…) et choqué parce qu'ils ne sont pas conformes à la réalité historique. Si j'en avais eu connaissance, j'aurais sans doute réagi différemment."
Éric Ciotti a indiqué qu'il pourrait voter pour Zemmour au second tour de l'élection présidentielle le 5 octobre 2021 sur CNews.
Quand l'intéressé a-t-il tenu les propos évoqués sur les enfants juifs ? Ils sont inscrits dans son dernier bouquin, La France n’a pas dit son dernier mot (Rupembré), publié trois semaines auparavant et très largement médiatisé.
Et ceux sur Pétain ? Ils sont encore plus anciens, puisqu'ils datent de la sortie de son livre Le suicide français (Albin Michel)… en 2014.
On pourrait également rappeler que Eric Zemmour soutenait en 2016 que le terroriste de la Promenade des Anglais, « guidé par ses morts » a « quelque chose de respectable ».
À l'occasion des dernières élections législatives, le parti zemmouriste n'avait envoyé personne face à Éric Ciotti dans la première circonscription. La candidate Reconquête dans la troisième avait témoigné un soutien public à l'élu LR dans nos colonnes.