Des peines de 3 à 4 ans de prison avec sursis ont été requises mercredi à l'encontre de trois hommes jugés devant le tribunal judiciaire de Paris pour le jet de cocktails Molotov sur la sous-préfecture de Sartène (Corse-du-Sud) dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020.
Il s'agit d'un acte "de nature terroriste", "nous ne sommes pas en présence d'une somme de hasards", a affirmé le procureur dans ses réquisitions, évoquant "une atmosphère belliqueuse anti-française" qui, selon lui, animait les prévenus.
Les trois hommes, âgés de 30 à 32 ans, ont reconnu les faits mais expliqué à la barre avoir agi sous l'emprise de l'alcool et de la cocaïne, niant catégoriquement "une entreprise terroriste".
"On était bourrés, défoncés… A quatre heures du matin, on n'a pas les idées claires", s'est défendu Jean-Joseph P., poursuivi comme son demi-frère Emmanuel T. et leur ami Maxime G. pour "dégradation volontaire par incendie en réunion d'un bien public en lien avec une entreprise terroriste".
Le parquet a requis 4 ans de prison dont 3 ans avec sursis contre Jean-Joseph P., "qui a eu un rôle déterminant dans le passage à l'acte", 3 ans de prison dont 2 ans avec sursis contre son demi-frère Emmanuel T. et 3 ans entièrement assortis de sursis pour Maxime G.
Le procureur a demandé que le reliquat de peine concernant les demi-frères soit accompli sous forme de bracelet électronique. Les trois prévenus devront en outre être inscrits au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait), a souhaité le procureur.
Les trois hommes, placés sous contrôle judiciaire, ont comparu libres. Les demi-frères ont déjà accompli quatre mois de détention provisoire.
Ils avaient été arrêtés fin 2021 en Corse par la sous-direction antiterroriste (Sdat), la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) d'Ajaccio et la section de recherches de la gendarmerie de Corse.
Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020, ils avaient jeté trois ou quatre cocktails Molotov sur la façade de la sous-préfecture de Sartène. Les dégâts avaient été limités et aucune victime n'avait été à déplorer. Aucune revendication n'a suivi cet acte. "Et alors?", a souligné le procureur estimant que cela n'empêchait pas son caractère terroriste.
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