C'était le retour de la Nuit de la solidarité à Nice. Pour la troisième année consécutive, la Ville et son Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) participent à cette opération nationale. Au total, plus de 200 bénévoles étaient mobilisés afin d'identifier les personnes dans le besoin.
"Vous voulez un café ?", "est-ce que l'on peut vous poser quelques questions ?"… La Nuit de la Solidarité a eu lieu ce jeudi 25 janvier dans notre cité. Tout au long de la soirée, plus de 200 agents du centre communal d'action sociale de Nice, ainsi que des bénévoles de diverses associations, ont sillonné les rues afin de recenser les personnes sans-abri et les aider.
Vingt-six groupes ont donc arpenté les différents quartiers. Laurence, chargée de projet à la direction de l'environnement de la Ville, fait partie de l'équipe 3 : "on suit un circuit qui est prédéfini : notre zone est dans le Vieux-Nice". À la main, les participants tiennent un précieux questionnaire. "On demande l'âge, le lieu, le type d'abri occupé par la personne, quand ils ont été hébergés pour la dernière fois…"
Les réponses collectées permettent de connaître les profils et les besoins pour adapter au mieux les dispositifs. Cette enquête est également l'occasion de distribuer des sacs avec de l'eau ou des biscuits, et bien sûr d'informer, grâce à des plaquettes.
Laurence Cardona, assistante sociale, participe à cette action pour la troisième année. "On essaie de prendre le maximum de données et de comprendre depuis quand les gens sont à la rue". Tout au long de la soirée, le groupe a rencontré des profils variés.
"Souvent ils se retrouvent sans domicile fixe à la suite d'une rupture financière ou conjugale… On vit dans un sentiment d'insécurité affectif mais aussi professionnel. Les gens n'arrivent plus à se stabiliser comme auparavant…"
"Dynamisme associatif très fort à Nice"
Pour la troisième année consécutive, Nice participe donc à la "Nuit de la solidarité". Pour rappel, il s'agit d'une opération nationale qui se déroule simultanément dans plusieurs villes françaises."On a un dynamisme associatif qui est très fort dans le département, et particulièrement ici" détaille Jehane Bensedira, sous-préfète des Alpes-Maritimes en charge de la ville et des politiques sociales.
"Il permet de mobiliser plus de 200 bénévoles systématiquement. C'est important de raviver cette solidarité dans le contexte qui est le nôtre. On a vu des trajectoires de vie qui sont assez atypiques : une infirmière qui a travaillé quarante ans de sa vie et qui se retrouve à la rue à l'ombre de ses 70 ans. C'est assez tragique. C'est pour ça qu'on est là".
À la fin, les questionnaires ont été remis au CCAS de Nice afin qu'ils soient analysés puis synthétiser au niveau national. L'an passé l'initiative a permis de recenser 262 personnes. Cette année, 213 ont été comptabilisés.
Au cours d'une interview publiée dans nos colonnes, Jennifer Salles, l'adjointe au Maire chargée des affaires sociales, décrypte ce bilan : "Cela ne veut pas dire qu'il y a moins de SDS à Nice : ils sont, en fait, encore mieux pris en charge par les services de la Mairie. L'habituel site d'El Nouzah était complet dès le premier soir ! Nous avons ouvert le 24 décembre une structure d'urgence, dans un gymnase. Une autre, rue Fodéré au Port Lympia, a pris le relai".