Depuis le début du confinement, les violences intra familiales s'intensifient. Jannick Boubli est psychologue spécialiste de la violence dans le couple.
SOCIÉTÉ — "Ces femmes sont en prison." C'est de cette manière que Jannick Boubli décrit la situation actuelle, déjà difficile en temps normal. Qui dit confinement dit vivre les uns sur les autres, et forcément, cela peut vite déraper.
"Nous enregistrons une hausse de 32% des signalements de violences conjugales en zone gendarmerie en une semaine et +36% dans la zone de la Préfecture de police de Paris en une semaine également" a ainsi indiqué Marlène Schiappa à l'antenne d'Europe 1.
Une situation explosive
"En période de confinement il n'y a pas la place nécessaire, on subi" explique Jannick Boubli. Et selon cette psychologue, différents facteurs sont à prendre en compte.
"Les hommes violents sont contraints d'être enfermés. Il leur faut alors un bouc émissaire. Dans ces moments là, chaque situation peut dégénérer." explique-t-elle.
"Rester enfermé dans un espace restreint rend forcément l'atmosphère plus électrique"
Dans 75% des cas de violences conjugales, l'homme est alcoolisé.
Pour Jannick Boubli, "Lorsque l'on se retrouve face à nous-même comme en période de confinement, il faut l'accepter. L'alcool est parfois utilisé pour combler ce vide. C'est là que des signes d'agressivité peuvent apparaître."
Le simple fait d'être confiné est un facteur aggravant : "Les femmes qui étaient déjà maltraitées n'ont plus aucune échappatoire. Elles n'étaient déjà pas libres avant, elles le sont encore moins avec le confinement."
Des solutions proposées
📞 Le numéro de prévention des #ViolencesConjugales ouvre aujourd’hui.
Préservez votre famille des violences : faites-vous accompagner.
👉🏾 08 019 019 11#NeRienLaisserPasser https://t.co/l1lqdSPot4
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) April 6, 2020
Depuis lundi, un numéro national dédié à l'écoute des auteurs de violences a été mis en place.
Le but est d'éviter que des tensions ne s'aggravent pendant la période du confinement, a indiqué sur Twitter Marlène Schiappa.
Mais pour Jannick Boubli, c'est plus compliqué : "Ce numéro est une bonne chose, mais ces femmes sont enfermées avec leur mari et le simple fait d'appeler à l'aide peut s'avérer très dangereux."
Pour répondre à cette problématique, des solutions d'hébergement temporaire dans des centres ou bien en chambre d'hôtel pourront être proposées selon les situations.
Les victimes de violences Intra familiales peuvent également porter plainte en ligne sur un site dédié.