Face à l'augmentation des contaminations chez les plus jeunes, la municipalité annonçait hier aux parents d'élèves l'instauration d'un "pass sanitaire pour les enfants" dans les centres aérés. Avant de devoir reculer, l'air de rien, quelques heures plus tard devant le début de polémique suscité.
Circulez, il n'y a rien à voir. C'est à peu près le message envoyé du côté de l'Hôtel de Ville ce samedi matin… après l'étonnant plantage de ces dernières heures.
Vendredi 23 juillet au soir, Christian Estrosi annonçait qu’à compter de mercredi (lundi dans un premier temps), les centres de loisirs de Nice n’accueilleraient plus les enfants que "s’ils sont munis d’un test PCR ou antigénique de moins de quarante-huit heures ou, pour les plus de 12 ans, d’un certificat de vaccination" c'est-à-dire d'un pass sanitaire.
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Immédiatement, l'annonce sème le trouble, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux parents affichent leur mécontentement.
À ce jeu là, c'est Philippe Vardon, patron de l'opposition RN au conseil municipal, qui tape le plus fort : "Christian Estrosi doit cesser de penser qu’il est un roitelet omniscient et omnipotent régnant sur le petit peuple de Nice. Ces mesures sont scandaleuses.
Les enfants ont déjà trop souffert depuis un an et demi, qu’on les laisse tranquilles !"
"Je demande au maire de démentir au plus vite cette information qui, à l'évidence, ne peut être vraie tant cette mesure serait absurde et disproportionnée" lançait aussi, ironique, le militant de gauche David Nakache.
Marche arrière toute
La décision aura fait long feu. Ce samedi, elle était déjà enterrée.
Sur les réseaux sociaux, la municipalité a reculé ce matin, comme si de rien n'était, parlant de "tests salivaires mais pas de pass sanitaire dans nos centres de loisirs et de vacances." Et il ne s’agit plus que d’une précaution que "la Ville propose et recommande aux familles (…) pour éviter une circulation accrue du virus et la fermeture totale des centres qui pénaliserait parents et enfants."
Une présentation des choses qui agace jusqu'aux journalistes. "Ce n’était pas le message hier. C’est un rétropédalage de votre part monsieur le maire. Merci de ne pas accuser les médias de menteurs" souligne sur Twitter Johan Rouquet, reporter pour M6 et BFM Côte d'Azur, s'appuyant sur plusieurs mails contradictoires envoyés par la direction de l'Enfance. Dans Le Figaro, l'édile a depuis évoqué "une circulaire mal rédigée par l'administration".
Une décision étrange, qui s'ajoute à une précédente annonce du maire, le 9 juillet dernier, dans laquelle il promettait de rendre prochainement "le masque obligatoire dans les zones fréquentées de la ville". Pourtant un arrêté préfectoral, en vigueur depuis plusieurs semaines et très peu respecté, l'instaurait déjà. Au 24 juillet, aucune nouvelle du côté de la ville de cet arrêté municipal sur le masque…
À ce propos : Masque en extérieur à Nice : déjà imposé, pas appliqué
Comment faire ?
Ces tests salivaires fermement recommandés pourront être effectués dans un "espace dédié au niveau du centre situé au kiosque à musique [jardin Albert-Ier]. Les animateurs et personnels qui ne seraient pas vaccinés devront être testés pour assurer la meilleure protection possible."