LU/VU/ENTENDU -- Peut-on parler de friture sur la ligne ?
Rembobinons le fil des évènements, qui pour l'heure ne sont pas très clairs. Le 18 mars, le gouvernement annonce que le département des Alpes-Maritimes fait partie de ceux qui vont être reconfinés, avec une prise d'effet dès le lendemain.
Dans la foulée, les services du maire de Nice diffusent un communiqué de réaction, qui précise ceci : "J’ai demandé au Premier ministre (…) de ne pas figer cette période des quatre semaines car mon objectif c’est que, d’ici dix jours, nous soyons sous le seuil des 400 de taux d’incidence, et donc du confinement. (Il) a pris acte de cette demande".
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Invité peu après d'une édition spéciale de France 3 Côte d'Azur, Christian Estrosi fait, cette fois, état d'une promesse : "Le Premier ministre Jean Castex s’est engagé à ma demande à nous déconfiner si nous passons sous la barre des 400 de taux d’incidence".
"Le Premier ministre s'y est engagé, j'attends de lui qu'il tienne parole"
Le Premier ministre @JeanCASTEX s’est engagé à ma demande à nous déconfiner si nous passons sous la barre des 400 de taux d’incidence. pic.twitter.com/WCYfOD98gP
— Christian Estrosi (@cestrosi) March 19, 2021
Engagement dont Matignon ne semble pas du tout se souvenir, puisque les services du gouvernement ont démenti cette version des faits auprès de la chaîne publique ce samedi 21 mars.
"Non, le Premier ministre n’a pris aucun engagement qui viendrait désactiver mécaniquement les mesures de freinage de l’épidémie si le taux d’incidence venait à repasser sous les 400" a-t-il été avancé. La présidence de la République dément également, prévoyant un point d'étape dans… deux semaines.
Matignon indique plutôt rester vigilant non seulement au taux d'incidence, mais également à "l'ensemble des indicateurs sanitaires, comme la tension hospitalière".
"On marche sur la tête. Christian Estrosi a bien eu Jean Castex au téléphone à ce sujet" a réagi la Ville de Nice, toujours auprès de nos confrères de France 3, "étonnée" des réponses du cabinet du Premier ministre.
Tel qu'annoncé, le re-re-confinement du département des Alpes-Maritimes est sensé durer quatre semaines.
"Si j’ai un reproche majeur à faire à ce gouvernement, ce n’est pas de confiner, c’est plutôt de changer de pied tout le temps au risque de décrédibiliser la parole publique et de perdre la confiance de nos concitoyens" lançait le président la Métropole dans la presse samedi. "Il est temps de se fixer une règle et de s’y tenir".
Le page des couacs ne semble pourtant pas tournée.