🔎 Les points clés à retenir
- Macron se dit septique sur la mesure, alors qu'Estrosi s'en est dit dans le même temps plutôt satisfait
- Des doutes demeurent sur l'efficacité de cette restriction, puisque les hôpitaux sont toujours sous tension
- Il faut pourtant encore attendre pour pouvoir en juger avec tous les éléments en main
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SANTÉ -- Les habitants du littoral maralpin passent leurs week-ends reclus chez eux depuis le 27 février, et l'entrée en vigueur du confinement partiel. Une restriction loin d'être évidente, couplée la semaine avec le couvre-feu avancé à dix-huit heures dès le 2 janvier, avant le reste du pays. Depuis la mi-décembre, une flambée épidémique aiguë a fondu sur Nice et son territoire, "à cause de l'arrivée des touristes britanniques et scandinaves" autour de Noël, pointe notamment le maire, Christian Estrosi.
Pour l'instant, "aucune baisse radicale des contaminations n'a été observée" dans les Alpes-Maritimes, souligne franceinfo. Dans notre département, le taux d'incidence est descendu à 446 cas pour 100.000 habitants le 17 mars, contre 642 le 24 février. La baisse du taux d'incidence s'était déjà enclenchée juste avant l'instauration du confinement local.
Ça ne s'est pas traduit par un recul des hospitalisations : au 17 mars, 130 patients étaient soignés en réanimation, un chiffre en légère hausse. Cela étant dit, le "léger mieux" des indicateurs sanitaires est toujours vécu en décalage dans les établissements de santé, et notamment en réa, où les admissions peuvent durer.
Selon France Bleu ce 18 mars, qui révèle une vidéo de la réunion que Emmanuel Macron a eu avec des élus locaux en visioconférence, le président de la République n'aurait pas été, dans un premier temps, favorable à un confinement le week-end en Île-de-France puisqu'il ne semble pas convaincu par son efficacité dans le Sud-Est.
"Être dehors, c'est plutôt bon" a souligné le chef de l'État, alors que c'est l'inverse qui a été privilégié notamment à Nice jusqu'alors. Les deux premiers week-ends, la Promenade des Anglais, l'un des lieux favoris des Niçois pour se balader le week-end était… interdite au public. Depuis, demi-tour, l'espace a été "piétonnisé" par la Ville.
Au cours de cette fameuse réunion en visio, Emmanuel Macron a souligné que le gouvernement scrute l'efficacité des mesures prises dans le Pas de Calais et les Alpes-Maritimes, celles-ci rencontrant jusqu'à présent "une efficacité relative". Bof, donc.
Pour Christian Estrosi, les deux premiers week-ends ont été efficaces à Nice, mais le troisième aurait pu être évité. "Grâce aux deux premiers, nous avons fait baisser le taux d'incidence à 400 (490 ce lundi, NDLR). Ces deux week-ends ont été efficaces. Le troisième n'était pas fondamental."
On l'a vu, le taux d'incidence a baissé, comme le montre ce graphique pour la seule Métropole Nice Côte d'Azur :
D'après les derniers indicateurs sanitaires, le département dans son ensemble affiche un taux en baisse, avec 418, le chiffre le plus bas depuis la mi-janvier, ce qui reste presque le double du chiffre national (266) -- la variant britannique est relevé dans 86.4% des cas. Le taux de positivité à progressivement baissé pour s'éloigner de la barre des 10%, avec 8.9% aujourd'hui -- là encore, il diminuait avant même le confinement partiel.
Le 06 n'est plus le département le plus touché depuis quelques jours, puisqu'il est (tristement) distancé par la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val d'Oise.
La "vague de février" qui a frappé les Alpes-Maritimes a surtout concerné les classes d'âges des actifs (qui sont aussi les moins vaccinés). La courbe d'incidence des plus de 80 ans a croisé toutes les autres en seulement deux mois. pic.twitter.com/JF8D5PlfFD
— michel bernouin (@bernouin) March 16, 2021
La tension hospitalière reste élevée, malgré des transferts de patients, puisqu'elle est évaluée à 145%. D'après Covid Tracker, 712 personnes sont hospitalisées pour Covid-19 pour l'instant, formant un "plateau haut" depuis au moins deux semaines. Une hausse est constatée dans les services de réa, avec 129 patients. Des chiffres peu rassurants.
À noter qu'entrent aujourd'hui dans les hôpitaux ceux qui ont été contaminés il y a approximativement deux à trois semaines.
Peut-on, dès lors, mettre en doute l'efficacité de ce confinement ? En réalité, lorsque plusieurs mesures sont mises en place, il reste très difficile de n'en prendre qu'une seule en compte. De même, l'impact des vacances scolaires n'est pas négligeable pour apprécier la situation. Celles de l'Académie de Nice ayant pris fin le 8 mars, il va encore falloir attendre un peu pour juger de tout cela avec la tête froide.