Le premier magistrat de Nice assume d'avoir désobéi aux consignes de l'État pendant la crise sanitaire pour ne prendre aucun retard dans la lutte contre la pandémie. "Je n'ai de comptes à rendre qu'aux Niçois" lance-t-il à l'adresse de Paris.
Commande de masques, couvre-feux, politique vaccinale… On le sait, Nice a souvent ouvert la voie pendant la crise Covid, prenant les devants quand le gouvernement tardait à réagir. Une attitude volontariste parfois assez peu règlementaire que le maire assume totalement.
À l'occasion de l'ouverture du forum Neuroplanète organisé par le magazine Le Point et la Ville au CUM ce vendredi 28 mai, Christian Estrosi a vanté les résultats de sa politique sanitaire, sans manquer de tacler au passage les lenteurs de l'État pendant toute l'année écoulée.
Alors qu'il demande davantage de décentralisation pour confier plus de prérogatives aux élus locaux, le maire a assuré qu'on "est toujours mieux placés, pour prendre des décisions, quand on est au coeur des sujets que quand on est là-haut, enfermés dans la bureaucratie parisienne."
Avant d'énumérer : "Au moment où je vous parle, on est à 51% de vaccination (dans la Métropole Nice Côte d'Azur, NDLR), on est l'un des trois départements verts (il y en a plutôt 11, NDLR), on a un taux d'immunité supérieur aux autres."
"On me dit 'mais comment vous faites ? Vous avez eu plus de doses que d'autres ?' Non, simplement nous n'avons pas accepté certaines rigidités."
"Nous avons été un peu 'borderline' sur les règles édictées par le gouvernement, franchissant très souvent la ligne jaune et la ligne rouge. Le gouvernement n'a pas osé s'y opposer !"
Christian Estrosi, maire de Nice
"Un jour le préfet m'a dit qu'il s'était fait remonter les bretelles parce que partout en France on vaccinait les plus de 75 ans et les 50 ans avec comobordités, quand à Nice nous accueillions les 35 et 40 ans…"
Une position de franc-tireur que l'édile a expliqué un peu plus tard dans son intervention : "je n'ai pas de parti politique, de président de la République pour me commander, d'appareil politique qui me dit quoi penser ou quoi dire."
"Mes seuls patrons, les seuls juges, ce sont les Niçois. C'est à eux que j'ai des comptes à rendre. Et à personne d'autre."
Christian Estrosi, maire de Nice
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