Nice se mobilise pour s’imposer sur la scène européenne du Esport. À la clé, des enjeux de croissance économique très, très prometteurs.
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Ce n’est pas, pour l’instant, l’évènement qui fait le plus parler chez nous. Et pourtant, le rendez-vous est hautement symbolique. En octobre prochain, le Palais des Expositions de Nice accueillera L’Evolution Championship Series (EVO), le plus grand tournoi de jeux vidéo de combat au monde. Après Tokyo puis Las Vegas, c’est la première fois que les organisateurs font le choix d’une ville européenne pour accueillir une compétition qui draine plusieurs dizaines de milliers de visiteurs, ainsi que d’immenses retombées sur les réseaux sociaux.
La ville ne part pas de zéro dans le domaine : elle a déjà proposé à trois reprises les LFL Days, le sommet de la Ligue Française de League of Legends (LFL). D’après l’agence d’attractivité de la Métropole, 30 millions de personnes différentes ont entendu parler de ces deux journées au Palais Nikaïa rien que l’an passé.
Nice a saisi un filon et compte s’imposer au niveau européen. C’est d’ailleurs la première municipalité à avoir créé la fonction « d’adjoint au maire chargé du Esport ». Depuis une dizaine de jours, Lucas Magliulo a été nommé à ces fonctions par Christian Estrosi.

« J’appartiens à une génération qui a grandi une manette à la main : Mario Bros, FIFA… Ce sont des moments de convivialité, et les jeux vidéo représentent une industrie. Le Esport, c’est encore plus large que cela » décrypte-t-il auprès de Nice-Presse le 7 février. « Le secteur, en pleine expansion, rassemble de vastes communautés, qui se réunissent lors d’évènements internationaux très recherchés. Ce sont de grands shows, très bien produits, suivis en ligne par des millions de viewers. Pour un territoire, c’est très intéressant ».
Et de dévoiler, en amont de l’EVO : « nous allons faire vivre ce championnat partout dans Nice, avec une vraie émulation : dans les restaurants, les bars qui s’intéressent au gaming, avec des animations…» Les joueurs professionnels locaux, comme par exemple Lockness06, deviendront sans doute des ambassadeurs auprès des locaux comme des nombreux visiteurs.
Ces jeux-là, c’est du sérieux. « Créer une délégation au conseil municipal, ce n’est pas un gadget : les acteurs économiques ont désormais un interlocuteur institutionnel identifié. C’est important, puisque nos ambitions sont larges ».
« Avec l’arrivée historique du Tour de France, parmi d’autres exemples, chacun a pu apprécier le savoir-faire niçois pour ce qui est des rendez-vous mondiaux » savoure Lucas Magliulo. « On a des atouts dans notre manche : la notoriété de la destination, l’aéroport, le réseau de transports… Dans le Esport aussi, Nice doit s’imposer comme un choix naturel » Quitte à rêver de nouvelles arrivées : recevoir le League of Legends EMEA Championship (LEC), l’un des énormes barnums du milieu.
Studios, écoles… Tisser tout un écosystème
« L’évènementiel est une part du sujet, mais se pose aussi celui des implantations d’écoles et d’entreprises ». Les avancées sont tangibles : ISART Digital, la deuxième meilleure école au monde pour les jeux vidéo, s’est installée en 2023 à Nice-Méridia. Avec le projet d’y bâtir un éco-campus pour 200 étudiants. Sans compter l’Académie du Métavers, l’Ecole 42, etc.
« Capitalisant sur ça, l’idée est de développer cet écosystème, avec plusieurs studios de création, des start-ups… Dans tout le Sud de la France, aucune collectivité ne se mobilise plus que nous ».
Les perspectives sont vastes, et ne concernent pas que les plus jeunes : « le Esport fait rêver, on peut donc imaginer qu’avec des partanariats, nous puissions en faire un levier pour la reconversion professionnelle ».
« Et au-delà même du développement économique, il joue aussi un rôle plus méconnu pour le lien social. Une association organise déjà des compétitions de jeux vidéo dans les Ehpad, basées sur le bowling proposé par la Wii. C’est génial pour la mobilité, la joie de vivre et l’esprit collectif de nos aînés !»



