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Au menu des discussions du conseil des ministres ce 1er février, le projet de loi sur l’immigration, dont nous vous présentons les (potentielles) mesures phares.
En plein débat sur la réforme des retraites, le gouvernement aborde à nouveau un autre dossier majeur, celui d'une nouvelle loi sur l’immigration.
Texte qui s'apprête à être envoyé Sénat (de droite), qui aura la primeur de son examen en mars, avant l’Assemblée nationale.
Accélérer les expulsions des délinquants en situation irrégulière
Parmi les propositions, l’axe principal serait l’accélération des expulsions des étrangers en situation irrégulière, en particulier pour les délinquants. L’objectif est de simplifier les règles pour les contentieux afin d’éviter que ces cas ne bouchent les tribunaux.
Il est ici question d’alléger certaines protections dont pouvaient bénéficier les individus concernés, notamment en cas de menace à l’ordre public.
Pour les étrangers irrégulièrement installés sur notre territoire, le recours à la coercition pour relever les empreintes digitales et leur photo pourrait être accepté.
Plus d'OQTF
La finalité de tout cela est de gonfler les chiffres de l’application des OQTF (obligation de quitter le territoire français), pour l’instant en dessous des 10%.
Autre point du projet de loi, faire qu’un juge unique ait la possibilité de prendre les décisions, plutôt que de fonctionner de manière collégiale. Sur le principe, cela doit permettre d’accélérer les procédures d’asile et d’expulser plus rapidement.
Dans le même temps, seraient mises en place des chambres territoriales pour faciliter l’accessibilité des demandeurs sur le territoire.
Il est aussi prévu de regrouper les agents de l’Office français de l'immigration et l’intégration (Ofii), de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et des préfectures sous la bannière "France Asile" afin de traiter plus rapidement les dossiers.
Réduire l'examen des demandes à 6 mois
Avec ces modifications dans la procédure, l’examen des demandes doit être réduit à six mois au lieu d’un an. En cas de refus, une OQTF devra immédiatement être notifiée à l’individu.
Au sujet des travailleurs sans-papiers déjà présents en France, le gouvernement souhaite qu’ils bénéficient d’un titre de séjour d’un an s’ils font un métier en tension, c’est-à-dire où la main d’œuvre manque. Cette mesure doit être expérimentée jusqu'à la fin de l’année 2026 pour vérifier sa pertinence.
Le texte prévoit également un titre de séjour sur plusieurs années pour les "talents et professions médicales et de pharmacie". Il concerne les praticiens diplômés hors de l’Union européenne recrutés par un établissement de santé public ou un privé, mais à but non lucratif.
Justifier d'une maîtrise minimale du français
Enfin, un durcissement des conditions d’obtention d’un titre de séjour pluriannuel est évoqué. Auparavant, suivre une formation de français suffisait, mais il faudra désormais, si le texte reste en l’état, justifier d’une maîtrise minimale de la langue.
Voulant s’impliquer dans cette question de l’immigration, Christian Estrosi avait soumis plusieurs idées à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, lors de l’été 2022. Celles-ci n’ont pas été retenues, pour l'instant, dans ce projet de loi.
Le maire de Nice suggérait que les policiers municipaux puissent effectuer des contrôles d’identité, ce qui est interdit actuellement.
Il proposait aussi que les forces de l’ordre aient le droit de "mettre fin aux campements illégaux, sans avoir à intenter une action judiciaire et à saisir le préfet pour disposer du concours de la police nationale".
Toujours sur ce sujet, l’élu estimait que les agents devaient se voir autoriser à "saisir les matériels et équipements des populations errantes sans avoir à solliciter les services de la préfecture et du procureur de la République".
Pas de changement au sujet des mineurs
Pour les mineurs, Christian Estrosi voulait "simplifier les procédures de placement des enfants, victimes collatérales des situations de leurs parents et vivant dans des conditions non conformes à la dignité humaine".
Le président de la Métropole niçoise conseillait pour terminer "une refonte des accords de Schengen", proposant de "systématiser les contrôles pour s’assurer que les ressortissants des pays membres de l’Union européenne disposent des ressources nécessaires pour se maintenir sur le sol français au-delà de trois mois de séjour".