Des prix élevés, les primo-accédants qui ne parviennent pas à trouver un bien, un parc locatif tendu… Le marché de l’immobilier sur la Côte d’Azur traverse une période délicate. Mais quelques points viennent légèrement relever le bilan.
Les lecteurs attentifs et réguliers de notre baromètre exclusif ne seront pas surpris par le constat dressé par la Chambre de commerce et d’industrie de Nice à propos de l’immobilier. Ce mardi 3 juin, l’organisme a fait un point sur la situation azuréenne, et elle ne paraît pas franchement réjouissante. En tout cas, il semble clair que certaines choses ne vont pas.
Comme l’explique la CCI, la tendance n’est pas favorable pour les actifs, en particulier pour les primo-accédants. Dans le marché de l’ancien, même si les prix ont tendance à se stabiliser - +1,4% en un an, coût médian d’un mètre carré : 4.750 euros - ils restent très (trop) élevés pour beaucoup de ménages qui aimeraient acheter leur premier bien.
De fait, l’activité diminue, allant de 3% de ventes en moins par rapport à mars 2024 pour les appartements à -4,8% pour les maisons.
Le secteur de la maison de vacances ne connaît pas la crise
Mais un secteur ne connaît pas la crise, celui des résidences secondaires. Comme lors du précédent rapport en octobre 2024, la dynamique est largement portée à ce sujet par les retraités et la clientèle internationale, qui font vivre la filière. Précisons que les cadres les plus aisés, ceux avec un important apport personnel, parviennent également à tirer leur épingle du jeu.
Quant au neuf, il est toujours pénalisé par la conjoncture économique et la situation politique. Deux données pesant lourdement sur la décision des potentiels acquéreurs. Surtout, même si les tarifs enregistrent une très légère baisse (-2% en douze mois), ils n’en restent pas moins extrêmement hauts (6.628 euros le mètre carré).
Le « rattrapage » du neuf
Afin de voir le côté positif, il faut tout de même souligner que les cessions sont bien plus nombreuses en comparaison à mars 2024 (+27%). Mais il faut modérer cela, car comme le rappelle la Chambre de commerce, nous partions de très bas l’année dernière. Ce n’est donc pas « un vrai redémarrage de l’activité, mais un rattrapage », insiste-t-elle.
Une embellie encore « insuffisante », malgré la réduction de l’inflation et un desserrement des taux. Les foyers les plus modestes sont alors contraints de rester dans leur location, et à ce sujet aussi, les difficultés sont nombreuses.
Deux fois moins de logements à louer à Nice en 4 ans !
Le marché locatif est toujours très tendu, avec une offre décroissante presque en continu depuis mars 2021 dans la capitale maralpine (-109% en quatre ans), ce qui rend particulièrement complexe l’accès au logement.
En parallèle, le secteur du BTP est lui aussi très en délicatesse, puisque le nombre de constructions décline largement (-34% en un an, -17% de permis délivrés).
Pour remédier à cela, la CCI de la Côte d’Azur préconise « des mesures incitatives : construire plus en débloquant du foncier, en accélérant les procédures et en simplifiant le droit à l’urbanisme, mais aussi étendre le prêt à taux zéro. »



