Technique largement utilisée dans les années 50, la surélévation des immeubles a ensuite été abandonnée. Aujourd’hui, Nice réfléchit à ce sujet, d’autant plus que le potentiel exploitable est important.
Va-t-on désormais revenir à des constructions plus hautes ? Un temps technique fréquemment utilisée, notamment au mitan du XXe siècle, la surélévation a petit à petit laissé la place à l'étalement urbain.
Mais aujourd’hui, la situation a évolué et la crise du logement n’y est pas étrangère. Chez nous particulièrement, le prix du foncier est devenu très élevé, rendant le marché immobilier tendu.
C’est pour cela que la Métropole avait lancé en 2022 une étude à ce propos. La demande était venue du premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré.
2.000 HLM supplémentaires ?
Dans nos colonnes, le vice-président de la collectivité a d’ailleurs livré un extrait des conclusions de ce travail.
"Côte d'Azur Habitat (principal bailleur du département, ndlr) doit livrer au minimum 150 logements sociaux par an. D'après les résultats de l'étude que je vous livre, nous apprenons que nous serions en capacité, en surélévation, d'avoir 2.000 nouveaux appartements", avait-il annoncé le 12 mai dernier.
"Et encore, je ne vous parle que du patrimoine de l'office HLM. Ce n'est pas nécessairement ce que nous allons bâtir. Mais ce chiffre illustre les potentialités qui s'ouvrent à nous. Le privé doit, lui aussi, s'en saisir."
Actuellement, la loi tend à faciliter la surélévation des bâtiments. Ainsi, la majorité nécessaire pour entamer les travaux a été abaissée (51% des copropriétaires, alors qu’il fallait l’unanimité auparavant). De plus, il n’est plus obligatoire de demander l’autorisation des propriétaires du dernier étage. Elle est remplacée par un droit de priorité accordé à ceux-ci.
Ajoutons à cela que le promoteur qui achète les droits de ce "foncier aérien" doit leur fournir des ressources pour financer des travaux de rénovation (façades, parties communes, ascenseur…). Ils bénéficient en plus d'une plus grande répartition des charges car le nombre de lots augmente.
Augmenter l'offre sans consommer du foncier
L’un des points positifs de la densification verticale, qui doit tout de même être mesurée, est donc de permettre d’augmenter l’offre sans utiliser plus de foncier. C’est aussi un atout dans la lutte contre l’artificialisation des sols.
Le financement du chantier peut également aider à la rénovation énergétique des bâtiments, tout en participant à la création d’appartements neufs et en conservant les caractéristiques de l'immeuble déjà bâti.