Plusieurs enfants niçois, un adolescent et leurs proches ont été assassinés dans le cadre d'une lutte entre dealers dans laquelle ils n'étaient absolument pas impliqués, selon les premiers éléments de l'enquête. Un drame atroce qui marque une nouvelle étape dans le déchaînement de violence engendré par les trafics. À Nice, toute patience est dépassée.
Le torchon brûle entre la mairie de Nice et la préfecture. En mai dernier, Christian Estrosi accusait déjà le représentant de l'État dans les Alpes-Maritimes de brasser du vent. "L'action de monsieur Hugues Moutouh, surnommé 'deux claques et au lit', se traduit surtout dans les discours" taclait-il alors dans Le Figaro, au sujet de ses actions en matière de sécurité. Plus tôt dans l'année, Nice-Presse relevait qu'il l'avait comparé à "un planqué" au cours d'une réunion publique avec des riverains du centre-ville.
Un cap est franchi de week-end, puisque le premier magistrat niçois appelle le gouvernement à affecter ailleurs Hugues Moutouh, dont il dénonce l'incompétence. Au cours d'une interview dans Le Parisien, Christian Estrosi lance ainsi : "Je salue la fermeté et le professionnalisme du procureur et des forces de police (dans les jours qui ont suivi l'incendie criminel des Moulins, NDLR). Mais dès le lendemain, les dealers étaient revenus. Le préfet m’a dit : la sécurité c’est moi et personne d’autre. Je demande donc qu’il en tire les conséquences. Je souhaite la nomination en urgence d’un préfet compétent qui ne se paie pas de mots". On vous résume dans cet autre article les mesures concrètes qu'il suggère contre le "narco-terrorisme", avec notamment le recours à l'armée, l'abaissement de la majorité pénale ou encore l'incarcération de certains consommateurs de drogues.