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Encore de nouvelles violences à l'hôpital. Ces derniers jours, deux infirmières azuréennes ont été agressées, l'une verbalement, l'autre physiquement.
Insultes, menaces… Le ton est monté entre une infirmière de l'hôpital Pasteur 2 et la famille d'un patient samedi 30 octobre.
Relire >> INTERVIEW. Alpes-Maritimes : "les violences envers les soignants deviennent infernales"
Mardi 2 novembre, l'une de ses collègues du même établissement a été frappée au visage par un homme alors pris en charge sur un brancard. Cinq membres de la sécurité ont dû intervenir pour maîtriser le patient.
"Les violences envers les soignants deviennent infernales" rapportait déjà dans nos colonnes Cyril Colombani, président de l'Union des syndicats de pharmaciens des Alpes-Maritimes, le 8 septembre dernier.
"Combien de fois on m'a dit qu'on allait me crever ?" racontait-il encore à Nice-Presse.
"J'ai déjà reçu, et je ne suis pas le seul, des appels anonymes ou même des lettres…". Une situation aggravée par la crise sanitaire, puis par le mouvement anti-vaccins.
Le sous-effectif en cause
BFM Nice a également tendu son micro aux principaux concernés. Selon Hakim, brancardier à Pasteur, ce qui accroît les tensions, c'est le manque de patience : "Quand il y a des personnes qui attendent trop longtemps, c'est vrai que parfois ça dégénère, parce que les patients en ont marre".
🏥 Les violences envers les soignants se multiplient au CHU de Nice pic.twitter.com/TZG8xWUKjU
— BFM Nice Côte d'Azur (@BFMCotedazur) November 4, 2021
Le manque d'effectifs n'arrange rien : "Il y a des fois où on n'est pas en nombre".
"Si on attend des heures et des heures en souffrance sur un brancard, ou dans une pièce sans qu'on vienne vous voir ou sans qu'on ait soit un verre d'eau soit un plateau repas, la violence explose" analyse de son côté Stéphane Gauberti, responsable CGT CHU Nice.
Une manque d'écoute
Pour d'autres membres du personnel hospitalier, la pilule est d'autant plus dure à avaler à cause d'un manque d'écoute de la hiérarchie.
"On demande juste à être soutenus. De nous faire comprendre que si demain on a un souci, (on pourrait nous dire) : 'ne vous inquiétez pas, on est là pour vous'." explique Jérémy, aide-soignant aux urgences. "On ne demande pas à ce qu'il y ait l'armée ou la police en permanence avec nous".
Au conseil municipal niçois du 29 janvier, l'élu Philippe Vardon (Rassemblement national) avait déjà mis sur la table le sujet de la présence régulière de la police municipale à l'hôpital.
Les agents sont mobilisés sur place les 13 et 14 juillet, lors de la Saint-Sylvestre, de la fête de la musique, et d'Halloween. Cinq nuits par an, contre deux chaque semaine auparavant.
► Agressions à l'hôpital Pasteur : en janvier, @P_Vardon dénonçait le dangereux désengagement de la municipalité ! | Communiqué > https://t.co/8t51dXxpb7 pic.twitter.com/uPJdoFbXIu
— Philippe Vardon (@P_Vardon) November 3, 2021
"Je ne crois pas que ce choix d'organisation soit judicieux et je rappelle que le personnel du CHU lui-même réclamait le retour d'une présence effective" soulignait alors le conseiller de l'opposition.
Du côté des syndicats, on estime qu'"embaucher du personnel" mais aussi "augmenter les budgets de formation" pourrait également contribuer à améliorer les choses.