Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, l'avait annoncé, le "quoi qu'il en coûte", c'est terminé. Dès le mois de septembre, les aides aux entreprises seront calculées sur le chiffre d'affaires. Le prêt garanti par l'Etat, lui, devra être remboursé en janvier. Qu'en pensent les commerçants Niçois ?
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Il ne pouvait pas durer éternellement. Le fonds de solidarité mis en place par le gouvernement depuis l'arrivée du Covid-19 sera supprimé le 30 septembre, "remplacé à partir du 1er octobre par un dispositif 'coûts fixes' ciblé sur les secteurs dont l'activité reste encore pénalisée par les restrictions sanitaires".
Ensuite, une nouvelle condition sera ajoutée par le gouvernement pour bénéficier de l'aide : réaliser au minimum 15% de son chiffre d'affaires habituel. Une manière de contrecarrer ceux qui préféraient rester fermés pour toucher le fonds de solidarité.
Une stratégie difficile sur le long terme
Sophie Perrin est présidente de l'Union des commerçants de l'avenue de la République à Nice. Cette stratégie semble difficile à envisager sur le long terme : "si vous avez des dépenses supérieures aux recettes, vous fermez boutique."
Difficile de subsister sur une longue période avec des pertes trop importantes. Selon la commerçante, les entreprises concernées "devront miser sur leur trésorerie si elles ont réussi à la renflouer durant l'été".
Cette fin du fond de solidarité n'inquiète pas Franck Marchetti. Président de l'Association des commerçants du quartier Bonaparte, ce restaurateur nuance les choses auprès de Nice-Presse : "C'est complexe ,parce qu'à titre personnel l'été m'a permis de bien repartir au niveau de l'activité, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde."
Il aurait idéalement souhaité un allongement de ce fond de solidarité jusqu'au 31 décembre pour les plus impactés, de manière à ce "qu'ils regagnent de la trésorerie".
L'échéance du PGE approche
L'éligibilité au prêt garanti par l'Etat (PGE) prendra fin en décembre. Il faudra donc commencer à le rembourser juste après. 20.347 entreprises maralpines en ont contracté un. Jean-Pierre Lellouche, président de la fédération du commerce et de l'artisanat niçois, souhaite un délai.
"Il faut un report d'un an du PGE, c'est vital" a-t-il déclaré au micro de nos confrères de France Bleu Azur.
Une opinion partagée par les deux autres présidents d'associations. Sophie Perrin précise tout de même qu'un "report de l'échéance serait efficace avec un allongement de la fin du prêt".
"Si on décale le début du remboursement mais pas la fin, les mensualités seront très élevées" estime-t-elle. Franck Marchetti le confie, certains de ses collègues auraient souhaité "une période estivale supplémentaire de façon a accumuler un peu plus de recettes".
Près de 55.000 entreprises des Alpes-Maritimes ont bénéficié du fonds de solidarité depuis le début de la crise sanitaire, pour un montant total de 1.1 milliard d'euros. Le 06 est au troisième rang des départements bénéficiaires.