Quartier de la Madeleine et Place Garibaldi, la mairie de Nice vient de prendre des mesures contre certains commerces, pour combattre les nuisances. L'opposition appelle à restreindre le développement des épiceries de nuit et des kebabs. La Ville appelle à la nuance…
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Serrer la vis, oui, mais à quel point ? Ces dernières semaines, la mairie a pris de nouveaux arrêtés pour interdire la vente d'alcool en soirée à la Madeleine et sur Garibaldi, deux secteurs particulièrement concernés par les incivilités et les groupes avinés. Le sujet se pose pour d'autres coins de la Nice-Historique.
Lors du dernier conseil municipal de l'année, mercredi 18 décembre, le débat a pu être abordé avec la délibération portée par le maire-adjoint chargé de ces dossiers, Franck Martin. L'idée étant de "préempter davantage", pour éviter que des enseignes à problème ne s'installent à la Madeleine, "et de favoriser la diversité commerciale".
"Sommes-nous en Tunisie ?"
Réaction de l'opposition, avec Jean Moucheboeuf (ex-RN) : "le constat est affligeant. Comme une belle de nuit, les épiceries nocturnes fleurissent de partout. Sauf que le parfum qui s’en dégage est celui des nuisances sonores, de l’insécurité, de l’illégalité pour certaines".
Et de poursuivre, agacé : "Nous avions fait l’inventaire des kebabs du boulevard Gambetta, démonstration d’un remplacement culturel et d’une paupérisation de cet axe principal. Vous aviez qualifié notre intervention de caricaturale, de choquante, d’une véritable provocation. Presque d’une atteinte aux valeurs de la République ! 4 ans plus tard, vous nous donnez raison, mais cette fois-ci sur le boulevard de la Madeleine avec un Calif market ou Aux délices de Djerba (sommes-nous en Tunisie ?)".
Tout en concluant : "Vos propos dénonçant les kebabs devraient s’élargir à tous les commerces générant des nuisances nocturnes et qui pour la plupart, vendent en outre de l’alcool la nuit sans autorisation."
"Vos propos connotés"
Assez longuement, le maire, Christian Estrosi (Horizons), a repris le micro pour démentir certains de ces éléments. "C'est une riveraine, ancienne présidente de comité de quartier, qui a évoqué les kebabs. Au cours d'un échange avec les habitants, j'ai écouté son intervention sans donner mon avis" a-t-il posé. "Il y a une question de diversité des commerces, d'équilibre, de lutte contre les nuisances, mais je ne compte pas pointer des commerces et encore moins une culture en particulier. Nombreux sont les Niçois, y compris parmi mes élus, qui se régalent de kebabs ou de couscous et chacun mérite le respect".
Le premier adjoint chargé de la sécurité, Anthony Borré, embraye : "Cela fait 15 ans que Christian Estrosi a pris un arrêté pour interdire la vente d'alcool après 22h. A 20h désormais, par endroits".
"Vous me parlez de kebabs, mais parmi les enseignes qui me posent souci, celles qui vendent des bières à des personnes errantes, ce sont des Monoprix et des Carrefour Market ! Nous agissons pour tirer vers le haut l'activité, pour encadrer, sans discrimination, et sans les connotations que l'on peut déceler dans vos propos…"