Privée de restauration scolaire à cause des impayés de sa maman, une élève de dix ans vient d'être réintégrée, sur décision du maire Christian Estrosi. Un dispositif est déclenché pour porter assistance à ce foyer confronté à une grande précarité.
C'est la belle histoire du jour, et elle est niçoise. Elena, dix ans, était encore privée de cantine il y a quelques jours. Sa mère, 41 ans, isolée, se noie sous ses dettes. En grande détresse, elle ne pouvait déjà plus payer son loyer. C'est avec ses factures qu'elle se débat aujourd'hui, y compris celles de la cantine de sa fille.
Conséquence de quoi, les portes du réfectoire lui ont été fermées. Pour 430 euros d'impayés. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir appelé à l'aide : d'après la maman, ni la mairie, ni le Conseil départemental - pourtant concerné, puisqu'elle vit du RSA - n'ont réagi.
C'est finalement en contactant la presse que les choses ont, enfin, bougé. Après un appel de Nice-Matin, la Ville de Nice a pu venir en aide à la petite Elena.
"Je ne peux pas payer cette somme (à la cantine, ndlr), sinon on est mortes. Ma fille est privée de cantine parce que je suis trop pauvre. Pourquoi on ne respecte pas les droits de mon enfant ? Moi, je peux subir mais ma fille…" a expliqué, en larmes, la maman à nos confrères.
La réponse du maire
Les services de la Ville ont pris en main le dossier. Christian Estrosi l'a assuré, "aucun petit Niçois ne peut être exclu de la cantine pour des raisons sociales, ne peut avoir le ventre creux…" S'appuyant sur une délibération votée il y a déjà trois ans pour les foyers les plus précaires, la petite Elena est immédiatement réintégrée à la cantine, et pourra y accéder pendant six mois gratuitement.
D'après la municipalité, les précédents appels à l'aide ont été perdus dans les services. Toujours est-il que le CCAS niçois, le Centre communal d'action sociale, va également accompagner la mère.
La Ville le rappelle, sur la seule année scolaire 2020-21, le dispositif d'urgence permettant aux enfants confrontés à la précarité d'accéder à la restauration scolaire a été déclenché.… 701 fois.
Le mois dernier en Gironde, c'est un enfant de 7 ans qui avait été exclu de la cantine à cause d’impayés de ses parents. Son histoire avait suscité la polémique.
D'après une information Nice-Presse publiée le 3 mai dernier, plus d'un enfant sur cinq est touché par la pauvreté dans les Alpes-Maritimes. Les mamans isolées sont en premier lieu concernées par ces tristes situations. Dans notre département, 37.2% d'entre elles sont au-dessous du seuil de pauvreté, soit 14.470 foyers.
À Nice, 74.000 habitants, c'est-à-dire 21% de la population, (sur)vit également sous ce seuil.
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