Avec la longue visite du président Emmanuel Macron, les regards étaient braqués sur Marseille cette semaine. Un moment-clé pour faire le point sur les nombreuses problématiques de la cité phocéenne, et rappeler qu'elle est, parmi les grandes villes françaises, la plus concernée par la pauvreté. Nice n'est pas si éloignée de ce triste bilan.
La visite d'Emmanuel Macron à Marseille a mis un peu plus en lumière les nombreux enjeux à prendre en compte pour améliorer le cadre de vie des Marseillais. Mais aux côtés des transports, mesures sécuritaires ou éducatives, il reste un taux de pauvreté très, très important.
Selon l'INSEE en 2018, 26% des Phocéens vivaient avec moins de 1.000 euros par mois. Une donnée qui place la capitale du Sud en première ligne des six grandes villes de France dans ce classement.
En deuxième position : Nice. Avec 21% de sa population sous le seuil de pauvreté, soit environ 74.000 personnes, notre cité se classe de peu devant Toulouse (20%).
Un taux bien supérieur aux 14% enregistrés à l'échelle nationale.
Les adultes mais aussi les enfants
Les enfants ne sont pas épargnés. 22% des Maralpins de moins de 18 ans sont "confrontés à la précarité", ce qui représente près d'un sur cinq, d'après une info révélée par Nice-Presse.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de son côté, est aussi au-dessus de la moyenne nationale avec 25,5%, contre 18% pour l'Hexagone.
La crise sanitaire n'a pas arrangé les choses. Les associations ont vu le nombre de demandeurs fortement augmenter entre mars 2020 et mars 2021. +25% pour la banque alimentaire du 06 et + 40% pour le Secours Populaire.
Des assos largement mobilisées qui ont travaillé main dans la main pour apporter le plus d'aide possible. Nice-Presse a pu suivre les bénévoles de Solidarité 06 cet été pour se rendre compte de l'ampleur de la charge de travail ; mais aussi du lien social heureusement préservé.
Trop peu de logements sociaux
En 2016, l'institut Montaigne décomptait seulement 12,7% de logements sociaux. Une donnée inférieure aux 25% imposés par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU).
Dans nos archives : Pauvreté, politique sociale à Nice : que retenir du rapport de l'Institut Montaigne sur notre ville ?
Un problème étendu sur tout le département des Alpes-Maritimes avec 11% de logements.
Les élus inquiets
La Ville de Nice s'est mobilisée pour aider les personnes dans le besoin. Dans nos colonnes, l'élue Jennifer Salles-Barbosa, adjointe en charge des Solidarités, a fait part de la volonté de la mairie de "dépoussiérer le CCAS (Centre communal d'action sociale NDLR)". Avec 700 agents qui y travaillent, c'est le "bras armé du social pour la Ville de Nice".
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Particulièrement sensible au sujet, la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, a même qualifié la situation de "crise humanitaire". Elle reste favorable à un revenu minimum universel basé en dessous du SMIC, pour permettre "de vivre, voire de survivre, dignement".
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Dans les autres villes, les taux enregistrés ne sont pas aussi élevés que ceux de Nice. Nantes se classe quatrième avec 17% de sa population sous le seuil de pauvreté. Paris et Lyon sont à 15%.
