La députée Rassemblement national du pays mentonnais sera vendredi l'invitée de Nice-Presse et RCF Radio dans notre émission hebdomadaire Dites-le vous-même. Un extrait en avant-première.
"Yves Juhel a cocufié les habitants". La saillie est signée Alexandra Masson à notre micro, alors que la cité du citron traverse, encore, des turbulences. Après la mort du maire Jean-Claude Guibal il y a deux ans, la capitale de la Riviera française — qui ressemble de plus en plus à un mauvais remake de Dallas — a connu deux élections rocambolesques, des élus dans le viseur de la justice, des projets bloqués…
Ces derniers jours, c'est la gestion de ses deux ports qui défraie la chronique. Près de 600 000 euros auraient été dépensés indument en quelques mois par la précédente direction, selon un audit, ce que devra vérifier l'enquête de police*. Toujours est-il que la députée du secteur ne décolère pas.
"Je pense que le Maire ment"
"Je suis inquiète pour Menton. Yves Juhel est devenu maire, au cours de la première élection (annulée ensuite par la préfecture, ndA), grâce au voix des conseillers municipaux du RN. Il avait pris des engagements au niveau de la gestion, qui ne sont absolument pas tenus" rappelle-t-elle.
"C'est un personnage qui n'a aucune vision, aucune colonne vertébrale intellectuelle. Les habitants méritent le respect. Beaucoup de Mentonnais souffrent, ne mangent pas à leur faim, et on apprend que la société qui gère les ports avec de l'argent public a mobilisé 600 000 euros dans des dépenses potentiellement injustifiées. On parle de commandes de caviar, de truffes… C'est très grave".
"Quand le maire Yves Juhel assure qu'il n'était pas au courant de cela, je pense qu'il ment". Alexandra Masson appelle à un contrôle budgétaire total de cette SPL.
Et de la commune ? Faut-il carrément la placer sous tutelle de la préfecture des Alpes-Maritimes, c'est-à-dire déchoir la municipalité de ses pouvoirs ?
"Oui, le préfet doit placer sous tutelle la commune. C'est urgent : regardez le conseil municipal du 27 septembre, une fois encore des délibérations ont été retirées parce que mal ficelées sur le plan administratif. Il y a un problème de gouvernance clair et net !"
*: Le président des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy, annonçait le dépôt d'une plainte le 26 septembre dernier, puisqu'il "présume d’actes délictueux, susceptibles d’être qualifiés d’abus de biens sociaux et de détournement de fonds publics".