C’est une figure familière qui disparaîtra bientôt de la rue de la Californie. Derrière le comptoir du Pressing Promotion, Frédéric Vella tient bon depuis vingt-sept ans. Mais il le sait, l’aventure touche à sa fin.
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« Je suis un peu une vigie du quartier, quasiment le plus ancien du secteur » glisse-t-il avec un sourire teinté de nostalgie. Une époque bientôt révolue. À deux pas de la Promenade des Anglais, son commerce a vu passer les générations. Avant lui, son père tenait déjà les lieux.
Aujourd’hui, les enfants de Frédéric ne souhaitent pas reprendre. Et le commerçant ne leur en veut pas. « Personne ne va se lancer dans cette activité pour faire 60 heures par semaine et n’avoir que quinze jours de vacances par an… »
Autrefois, cinq pressings se partageaient ce coin du centre-ville. « Aujourd’hui, je suis tout seul. C’est devenu un luxe. »
Jadis fréquenté par une clientèle fidèle, habituée à emmener costumes et belles robes, le pressing s’est adapté au fil des années, pour répondre à de nouvelles habitudes. Désormais, ce sont surtout couettes, draps et tapis que Frédéric voit défiler sous ses doigts.
« Les gens préfèrent changer, plutôt que de réparer »
« Il y a vingt ans, tout le monde portait des costumes impeccables. Maintenant, c’est terminé. Les gens achètent des vêtements bas de gamme et préfèrent les changer tous les ans plutôt que de leur redonner vie. »
Ce constat en dit long sur les transformations de la ville. Depuis sa boutique, Frédéric assiste impuissant à la métamorphose du quartier.
« Il y a quinze ans, à la place des immeubles et du parking-relais, il y avait un grand terrain vague qui servait de parking improvisé. Le dimanche, c’était une fourmilière. Maintenant, il n’y a plus de vie. Les gens déposent leur voiture pour prendre le tram et aller directement dans le centre. Ils ne s’arrêtent plus. »
Même les institutions familiales ferment. Dernier exemple en date : La Piccada, un restaurant emblématique, transmis de père en fils, vient d’être remplacé par un énième fast-food.
« Mon commerce périclite, on est parmi les derniers, je ne vais pas tarder à tirer le rideau » soupire-t-il. À l’intérieur, pourtant, quelques habitués, souvent âgés, continuent d’apporter leurs vêtements signés Saint Laurent ou Dior, des pièces achetées il y a vingt ans mais qui sont toujours impeccables.
« À l’époque, c’était de la vraie qualité. Aujourd’hui, même les grandes marques produisent en Chine. Ça s’use rapidement, malgré le prix. »
C’est vraiment très dommage que ce commerce de qualité nous quitte. Pour ma part, je n’ai eu que des satisfactions et si d’aventure un pb se présentait, il était réglé da s les meilleurs délais. Alors, même si je me fait traiter de « personne âgée 🤣🤣🤣🤣 » je souhaite bon vent à Mr. Frédéric Vella parceque il le mérite amplement. Personnellement je descend du haut de fabron pour venir chercher une qualité.