Raoul Dufy à l'honneur au musée des Beaux-Arts : avec la nouvelle expo "le miracle de l’imagination", gratuite pour les Niçois, vous pourrez découvrir une belle rétrospective de son œuvre, son empreinte locale en particulier.
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"C'est un artiste très important pour notre collection, et pour Nice en général" pose Johanne Lindskog, la directrice du musée des Beaux-Arts. Jusqu'au 28 septembre prochain, l'institution dévoile une exposition entièrement dédiée à Raoul Dufy. "Nous avons pu la proposer grâce à son épouse, Eugénie Brisson - Émilienne Dufy - qui était Niçoise et qui a tenu, à sa mort, à léguer un tiers de la collection familiale à la ville".
"Raoul Dufy fut presque méconnu, ou en tous les cas, un peu méprisé des historiens de l'art. Alors que le grand public a tout de suite accroché et apprécié son travail. On va comprendre au fil de l'exposition pourquoi".
Impressionnisme, cubisme…
Dès les premiers pas, les visiteurs sont plongés dans "les jeunes années" du peintre originaire du Havre. "On voit qu'il se cherche". Au départ, "il a beaucoup regardé les impressionnistes et néo-impressionnistes. Très rapidement, il s'est fait aussi cubiste". Parmi les différentes "phases", celle du fauvisme apparaît également. "On le voit bien dans certaines œuvres avec une extrême simplification des motifs et une utilisation de la couleur pure".
Derain, Manguin, mais aussi Matisse faisaient partie des principaux chefs de file de ce mouvement. Et justement… "Quand Raoul Dufy découvre la peinture 'Luxe, calme et volupté' de Matisse, il va comprendre qu'il faut s'éloigner de l'impressionnisme et faire confiance au miracle de l'imagination". D'où le nom de l'exposition…
Son cheminement artistique va donc être "émaillé par toutes ces influences du début de sa carrière" continue Johanne Lindskog. "Il finit par élaborer son propre style à Vence. Il développe une grammaire des formes, qui va lui être propre, et utilise des couleurs extrêmement vives, lumineuses et gaies. Cela va énormément intéresser le grand public".
Nice à coeur
Il est donc possible d'explorer les différentes salles et de s'immerger dans l'ensemble de son travail, avec certaines touches surprenantes, comme des céramiques ! "Il y en a une qui est 'un jardin d'appartement'… Avec des motifs liés à la corrida autour et une fontaine au centre. Il s'agit d'un pot de fleur. Il en a confectionné une centaine".
À découvrir ici : une kyrielle de références à la capitale azuréenne, où il séjourne de 1925 à 1929. "Il a beaucoup représenté Nice, et en particulier le Casino de la Jetée-Promenade. Il y a des versions différentes par dizaine…"
D'ailleurs, même après sa disparition, "il va s'obstiner à le représenter. Encore une fois, c'est ce miracle de l'imagination qui est capable de faire perdurer des motifs dans le temps". Pour lui, "c'est le véritable décor de Nice". À cela s'ajoute une peinture du Vieux-Nice, et plus précisément du bâtiment qui accueille aujourd'hui le bar à vin La Treille. "Il y représente la fête des Mai".
Au total, le musée conserve "plus de 300 œuvres" de Raoul Dufy. Vous pourrez en apercevoir "environ 75". Mais attention, l'exposition évoluera au fil du temps. "On a beaucoup d'œuvres sur papier. Pour des questions de conservation, on ne les présente pas plus de trois ou quatre mois. On fait de la contrainte une opportunité afin de dévoiler au public une bonne partie de ce que nous avons".
En savoir +
- 33 avenue des Baumettes
- Du 13 décembre au dimanche 28 septembre
- Ouvert du mardi au dimanche, de 11 h à 18 h
- Prix : 10 euros (8 euros pour les tarifs réduits)
- Gratuit pour les Niçois et les habitants des communes de la Métropole Nice Côte d’Azur (voici comment en profiter)