Il ne reste que deux jours avant le premier tour des élections législatives. Un scrutin qui, s'il est crucial pour les cinq prochaines années, ne semble pas capter l'attention des Français.
Ils sont 6.293 candidats à convoiter un siège à l'Assemblée nationale. A l'issue du second tour des législatives prévu le 19 juin, les noms des 577 députés seront dévoilés.
Malgré l'enjeu, seuls 38% des Français déclarent s'intéresser à la campagne, selon une étude réalisée par BVA* et publiée début juin.
Dans le détail, les CSP+ (46%) et les diplômés de l’enseignement supérieur (46%) sont ceux qui s'informent le plus.
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L'intérêt le plus fort se situe chez les sondés qui se sont déclarés comme proches de La France Insoumise (56%) et du parti de la majorité Ensemble (55%).
Il faut dire que selon un sondage BFM TV**, le camp Macron et la NUPES, conduite par Jean-Luc Mélenchon, sont dans un mouchoir de poche avec respectivement 27% et 26.5% des intentions de vote.
Côté tranches d'âges, ce sont les 18-24 ans qui suivent le moins le scrutin (seuls 29%) alors que l'intérêt le plus fort se trouve chez les 25-34 ans (46%).
Des députés parfois peu, voire pas du tout connus
Le détachement est tel que six personnes sur dix ne connaissent pas le nom de leur député.
Un fossé générationnel est visible puisque 52% des 65 ans et plus ont connaissance de l'identité de leur représentant contre seulement 26% des 18-24 ans. Un taux qui monte crescendo au fil des âges.
Pour se faire une opinion sur un député, c'est le programme qui prime en priorité (dans 53% des cas), suivi par l'étiquette politique (20%), l'implantation locale (17%) et la personnalité (9%).
La majorité des sondés veulent une cohabitation
Malgré cet intérêt très faible, les sondés sont catégoriques : ils sont 64% à souhaiter qu'Emmanuel Macron ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale et qu'une cohabitation s'installe.
Un sentiment particulièrement fort chez les 65 ans et plus (50%) et les sondés proches de la France Insoumise (92%) et du Rassemblement national (90%).
Malgré cette fronde, 57% des électeurs semblent se faire à l'idée d'une victoire du parti présidentiel.
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A l'issue du scrutin, 57% des interrogés ne souhaitent pas qu'Elisabeth Borne conserve son poste de Première ministre. Un sentiment fort chez les "Insoumis" (81%), les proches du RN (78%), les employés-ouvriers (65%) et les 18-24 ans (64%).
Quid de Jean-Luc Mélenchon, qui convoite la place ? Pour près de sept Français sur dix, pas question qu'il ne devienne Premier ministre. Un avis prédominant chez les sympathisants Ensemble (89%), LR (88%) et RN (76%) ainsi que pour les 65 ans et plus (81%).
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*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus interrogés par internet du 31 mai au 2 juin 2022.
** Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 2.000 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1.876 inscrits sur les listes électorales interrogés par internet du 8 au 9 juin 2022.
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