Le tribunal correctionnel de Paris a essentiellement prononcé mercredi soir des peines de prison avec sursis à l'encontre des neuf hommes jugés pour avoir fomenté un attentat contre une gendarmerie de Bastia en juillet 2020, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.
La juge a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Jean-Pierre Santini, 80 ans, présenté comme le fondateur et le "cerveau" du groupe, à cinq ans de prison dont quatre ans et dix mois avec sursis (les deux mois de prison ferme ayant été effectués en détention provisoire).
Son "bras droit", Pierre Baldacci, 56 ans, a lui écopé de quatre ans de prison dont trois ans et huit mois avec sursis avec là aussi une peine de prison ferme couverte par la détention provisoire.
Les sept autres ont été condamnés à des peines allant d'un an avec sursis à un an ferme aménagé sous bracelet électronique.
Tous se sont vu signifier une peine d'inéligibilité de 10 ans et neuf d'entre eux auront leur nom inscrit au fichier des auteurs d'infractions terroristes.
"J'éprouve une relative satisfaction de voir qu'ils n'iront pas en prison mais je pense que le tribunal leur a accordé une importance excessive alors qu'ils ont plus partagé leur mal-être et leur précarité, plus que leur engagement politique", a réagi Me Jean-François Santacroce, l'avocat de M. Baldacci.
Ces neuf hommes étaient poursuivis devant la 16e chambre correctionnelle (en charge des affaires de terrorisme) pour détention d'armes, destruction du bien d'autrui et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme.
L'histoire avait débuté en septembre 2019, avec la création d'un nouveau FLNC (Front de libération nationale corse), s'était terminée un an plus tard après son plus grand fait d'armes : des tirs sur la gendarmerie de Montesoro à Bastia en juillet 2020.
Un attentat qui serait passé inaperçu si le groupe d'hommes ne l'avait pas revendiqué le lendemain, cagoulés et en armes.
Au cours des plaidoiries, les avocats de la défense avaient tenté de dédouaner leurs clients en appuyant sur leur degré de non-préparation, les qualifiant de "pieds nickelés" ou de "gentils garçons".
Certains de ces apprentis militants indépendantistes avaient en effet commandé en ligne depuis leurs comptes personnels les tenues noires et les cagoules portées lors des conférences clandestines ainsi que les chaises disposées pour le public.