Ensemble n'aura pu faire élire qu'un seul député dans tout le département des Alpes-Maritimes, en net recul sur cinq ans.
La fête dans le Vieux-Nice a été annulée bien tôt, en début de soirée. Ce dimanche 19 juin, rendez-vous est donné à 22h30 dans la cour d'honneur de la mairie. Christian Estrosi finalise le discours de défaite de son camp, depuis son bureau. Dehors, la quinzaine d'élus municipaux, parmi une centaine de militants, ont la mine des mauvais soirs.
On le sait depuis deux bonnes heures : dans le fief du maire, dans sa "circonscription de coeur", la cinquième, c'est perdu. Il y a été élu en 1988. En 2016, Marine Brenier, sa protégée, avait pris la suite. Las, la Républicaine Christelle d'Intorni l'a emporté ce soir. Et largement, avec plus de 57% des voix.
Déconvenue plus attendue dans la première circonscription, comprenant une grande partie du centre-ville niçois. Éric Ciotti restera le "roi du Port" pour un quatrième mandat consécutif, porté par 56% des suffrages. Là encore loin devant le "candidat mairie", Graig Monetti. L'air abattu, il est le premier à rejoindre les siens dans la nuit.
Seule bonne nouvelle : la performance du "discret monsieur Pradal" dans la troisième circonscription (Nice Est, Falicon, Saint-André et La Trinité). Avec 57% face à l'union de la gauche, il sera le seul député macroniste de toutes les Alpes-Maritimes, contre trois en 2017. Les deuxième et quatrième circonscriptions sont passées au Rassemblement national.

Puisque le maire tarde, Philippe Pradal, président-délégué de la Métropole, prend le micro. "Ce soir, nous avons beaucoup de peine, avec deux défaites, mais aussi de la fierté, avec notre victoire dans la troisième circonscription."
"Parfois dans la vie politique, des moments d'injustice viennent nous frapper. On ne doit pas s'arrêter, ni céder à l'amertume. Le combat recommence dès ce soir."
Ciotti a "franchi la ligne rouge"
Christian Estrosi arrive, a un geste pour les deux déçus. À la tribune, il regrette "le fort taux d'abstention". Près de six Maralpins sur dix n'ont pas voté pour le second tour !
Il salue le "formidable travail et le courage" de sa protégée dans la cinquième circo. "La révélation Monetti" dans la première, symbole de "l'humanisme, du progressisme", face à un Eric Ciotti qui a "définitivement franchi la ligne rouge avec l'extrême droite, fixée par Jacques Chirac".
Quelques mots aussi pour "le triomphe de Philippe (Pradal), récompense du travail municipal mené depuis 2008".
Au niveau national c'est maintenant sûr, la coalition présidentielle, en difficulté, n'aura pas de majorité absolue. Et jamais le Rassemblement national n'a fait élire autant de députés.
Le maire appelle à "une majorité de dépassement", pour "éviter l'instabilité". Puis il s'éclipse, sans répondre aux journalistes, avec Graig Monetti. Une larme au coin de l'oeil, Marine Brenier quitte l'Hôtel de Ville. "La politique, c'est aussi ça…"
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