Le premier tour des législatives a, une nouvelle fois, montré une attirance particulière des électeurs maralpins et monégasques pour l'extrême droite.
Bien que Manuel Valls, candidat de la majorité présidentielle, soit arrivé en tête en principauté (23.27%), le candidat Reconquête s'est offert la deuxième position avec 15.62% des suffrages. Le Rassemblement National (RN) a terminé quatrième avec 14.07% des voix.
A l'Est des Alpes-Maritimes, succès pour le RN. Alexandra Masson s'est offert la première place (28.87%) devant la sortante d'Ensemble, Alexandra Valetta-Ardisson (22,37%).
Selon l'analyse de Bruno Cautrès, politologue, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Science Po, cette tendance "est loin d'être nouvelle".
A Monaco et dans l'Est des Alpes-Maritimes le vote à l'extrême droite est de plus en plus prononcé, comment l'expliquer ?
Cette zone géographique est un bastion de l'extrême droite depuis les années 1990. Il y a notamment eu une forte empreinte avec le premier bon score de Jean-Marie le Pen à la présidentielle de 1995.
Une géographie électorale s'est dessinée dans les Alpes-Maritimes, le Var mais aussi à Monaco.
Cette implantation ancienne explique ces bons résultats aux législatives. Une tendance confirmée lors de la présidentielle.
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Quel est le profil de ces électeurs chez nous ?
Généralement les votants sont issus de catégories populaires. Cela se vérifie par exemple dans le Nord-Est, un autre bastion du RN.
À Monaco, on a un profil différent, avec un vote de seniors conservateurs.
Mais ce double électorat est loin d'être nouveau. D'ailleurs, le projet d'Eric Zemmour était aussi de faire converger ces deux branches de la droite radicale.
Dans tous les cas, ce qui motive le vote pour l'extrême droite, c'est surtout les question de l'immigration et de l'insécurité. Pour l'électorat populaire, on ajoute celle de l'injustice sociale.
Pourtant l'immigration et l'insécurité ne semblent pas être des problèmes fondamentaux à Monaco ?
En termes de choix électoral, il y a très souvent un écart considérable entre la réalité objective de la situation, et ce que les individus en perçoivent.
Et vivre dans une zone favorisée peut accroître le sentiment de ne pas vouloir que d'autres y viennent.
La frontière italienne pèse-t-elle dans le choix électoral ?
Si on est dans un territoire sous tension au niveau des questions de contrôle aux frontières et d'immigration, ça peut rendre la population sensible.
Mais il faut garder à l'esprit que l'implantation de l'extrême droite avec le Front National, puis le RN, était important bien avant les vagues récentes d'immigration.
Est-ce que cette proximité géographique est si importante que ça dans les motivations des électeurs ? Difficile à affirmer.
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