Le Collectif citoyen 06 a épluché la seconde étude d’impact de l'extension de l'aéroport niçois. Verdict, les établissements scolaires à proximité sont particulièrement soumis à la pollution atmosphérique. Contactée, la mairie de Nice n'a pas répondu.
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Suite à une première enquête, que la justice avait jugé insuffisamment complète, la société des Aéroports de la Côte d’Azur a été sommée de produire une seconde étude portant sur l'impact de son extension. C'est la cour administrative d’appel de Marseille qui avait fait cette demande voilà un an.
Une réclamation portée par l’association France nature environnement des Alpes-Maritimes, qui attaquait la légalité du permis de construire obtenu en janvier 2020 des mains de la Préfecture. Au sein de la fédération, nous retrouvons le Collectif citoyen 06, qui a consulté le document et tiré ses conclusions.
Les recommandations de l'OMS pas respectées ?
À la lecture des résultats, l'organisme dresse un bilan très noir des effets de l'agrandissement de l'aéroport. Premier point, l'augmentation de la présence de certains polluants (jusqu'à +20%) dans l'air à proximité du site aéroportuaire. Or, dans le secteur, deux écoles sont particulièrement concernées par cette pollution atmosphérique : une maternelle, Moulins, et une primaire, Flore 2.
Les enfants seront ainsi plus exposés, et ce, bien au-dessus des seuils fixés par l'Organisation mondiale de la Santé. Sachant que deux établissements vont sortir de terre dans le quartier Grand Arénas, une autre école primaire et une crèche. Sans oublier les structures sportives ou encore le parc Phoenix…
Le maire de Nice pointé du doigt
De fait, l'association regrette la position de Christian Estrosi, qui se montre favorable à cet agrandissement. Il faut d'ailleurs rappeler qu'au sein du conseil municipal (dont les écoles dépendent), les avis divergent.
Le vice-président de la Métropole et adjoint au maire Richard Chemla, délégué à la Santé et à l'Écologie a, par exemple, assumé "son avis divergeant".
Le Collectif citoyen 06 dénonce la décision du préfet des Alpes-Maritimes et de la Mission régionale d'autorité environnementale qui soutiennent les travaux sur le terminal 2. Il trouve également "incompréhensible" le "silence de l'Agence régionale de Santé".
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Concrètement, l'aéroport prévoit avec cette rénovation 28.700 vols supplémentaires par an, ce qui provoquerait, selon les écologistes, l'émission de 380.000 tonnes de CO2 en plus. Le bruit aussi poserait problème, avec une croissance de 10% le jour et de 15% la nuit.
L'aéroport se défend
Face à ces accusations, les représentants de l'aéroport ont donné quelques éléments à Nice-Presse.
"L’étude conduite par un bureau d’études indépendant a permis de conclure que les émissions de GES en 2034 avec le projet sont inférieures à celles d’aujourd’hui (2024) de 11% en raison de l’amélioration des infrastructures et des appareils", affirment-t-ils.
Ils poursuivent leur défense : "l’aéroport intervient pour limiter au maximum les émissions atmosphériques sur et à proximité de la plateforme, notamment par le passage à 100 % électrique des équipements au sol. La société ACA finance également les solutions permettant la limitation du trafic routier, notamment par le développement du réseau de tramway et du réseau ferroviaire (nouvelle gare Nice Aéroport)."
En retard, les travaux se poursuivent
De son côté, le Collectif citoyen 06 espère que le permis de construire sera définitivement enterré. Pour l'instant, les travaux entamés en mars 2023 se poursuivent bien, même s'ils accusent plusieurs mois de retard.
L'enquête publique continue jusqu'au 27 décembre prochain. Vous pouvez consulter toutes les pièces du dossier à la mairie annexe située à Saint-Augustin, ou sur ce lien web, via la préfecture maralpine.
Sur le plan juridique, la cour administrative d’appel de Marseille doit rendre bientôt son verdict, probablement au début 2025.
Au sujet des écoles, il faut d'ailleurs rappeler que celles de Provence-Alpes-Côte d'Azur comptent parmi les plus polluées, d'après un rapport établi en décembre 2023.
Sollicitée par Nice-Presse la semaine dernière, la mairie, qui a la compétence de la gestion des établissements, n'a pas répondu.