Après l'effondrement de deux immeubles ayant causé la mort de 8 personnes à Marseille en novembre 2018, plus de 4.000 autres ont été délogées selon le Collectif du 5 novembre, qui assure qu'"aucun plan pour la rénovation des logements indignes" n'a réellement été mis en place.
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"Malgré la mort de huit personnes sous les effondrements, la crise du mal-logement continue à Marseille. Aucun plan pour la rénovation des 40.000 logements indignes n’est envisagé !" dénoncent les militants.
Le Collectif organise une nouvelle marche samedi 25 janvier à Marseille, en soutien à leur membre Kevin Vacher, jugé pour avoir mené une action contre le bailleur social Marseille Habitat.
La première manifestation, organisée en novembre dernier, avait réuni des milliers de personnes dans le centre-ville.
Une nouvelle société d’aménagement pour lutter contre l’habitat indigne
Lors du dernier conseil de la métropole Aix-Marseille, une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) a été votée. Son rôle est simple : racheter les logements insalubres, les rénover et les remettre sur le marché.
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Pierre Dartout, le préfet des Bouches-du-Rhône, détaille les objectifs du partenariat :
"Le plan signé avec la présidente de la métropole de Marseille et le maire de Marseille nous donne un objectif à tous pour les années qui viennent pour réaménager ce centre-ville, lutter contre l’habitat indigne (…) L’Etat aura une participation au capital de 35 %, le reste sera réparti entre la Métropole et la Ville. Ça permettra notamment de financer un certain nombre d’opérations"
Mais les associations s'inquiètent… En cause ? La part majoritaire de la Métropole dans ce projet à hauteur de 59%. Les collectifs craignent que les mêmes actions que celle menées depuis 10 ans se répètent.
"On craint qu’il se reproduise la même chose qu’avec la Soleam - une autre société publique de résorption de l’habitat indigne -, à savoir un manque total de concertation avec les habitants sur ces grands projets", s’alarme un urbaniste ayant travaillé à la Soleam.
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Action Logement s'engage
Le groupe va investir 300 millions d'euros sur trois ans pour réhabiliter des logements insalubres dans des centres anciens et Marignane sera la première ville à pouvoir en bénéficier.
"Les partenaires sociaux ont décidé de prendre leurs responsabilités", explique Bruno Arcadipane, le président d'Action Logement. Le protocole vise à réhabiliter dix-huit immeubles.
Ce programme de lutte contre l'habitat indigne s'inscrit dans le cadre du plan d'investissement volontaire de 9 milliards d'euros sur la période 2019-2022 dévoilé il y a un an par le groupe Action Logement.
145 millions d'euros vont être débloqués pour rénover des copropriétés dégradées ainsi que 500 millions d'euros pour démolir des logements sociaux obsolètes ou vacants.