Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Pénitents des Mées font partie des trésors géologiques qui participent à la renommée de ce village. Une ancienne légende mystérieuse est d’ailleurs associée à ces falaises coniques…
Les habitants des Mées sont réputés pour leur imagination débordante. C’est en tout cas ce que l’on pourrait penser en entendant l’histoire mystique liée à leurs falaises, les Pénitents des Mées.
Ces formations rocheuses situées dans la vallée de la Durance, facilement reconnaissables depuis l’autoroute par leur forme conique, s’élèvent à 114 mètres de hauteur dans le massif et s’étendent sur 2,5 kilomètres au-dessus du village.
Ce site ancien a été façonné par l’érosion des galets cimentés, appelés poudingue. Ce lieu, à l’entrée de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence, abrite aussi un écosystème varié, avec une faune et une flore riches, incluant des espèces protégées telles que le Grand Duc d’Europe.
Les randonneurs apprécieront découvrir les paysages depuis un sentier qui serpente le long de la falaise, offrant une vue imprenable sur la vallée de la Durance. Parmi les parcours proposés, le circuit des Pénitents, relativement court, ou le Chemin de la Cole permettent de découvrir les spécificités géographiques du site.
Le village des Mées, situé à 410 mètres d’altitude entre Manosque et Sisteron, est également proche du plateau de Valensole, célèbre pour ses champs de lavande au printemps. Le nom des Mées provient du terme romain "Metae", signifiant "cône", en référence aux Pénitents.
Aujourd’hui, le village séduit par son authenticité, avec ses maisons en pierres et ses ruelles pittoresques. Les visiteurs peuvent y découvrir des monuments anciens, tels que la chapelle Saint-Roch, l’église Notre-Dame de l’Olivier et la fontaine de la République.
Les Mées sont également la plus grande commune oléicole du département, avec 80 000 oliviers. Un circuit de 3,6 kilomètres permet d’explorer ce patrimoine oléicole, ponctué de moulins à huile.
L’agencement des falaises, ressemblant à une procession de moines en robe de bure, leur a valu leur nom et les légendes qui les entourent.
La plus célèbre remonte au Moyen Âge. À cette époque, les Sarrasins ayant envahi le territoire avaient été défaits lors des croisades. Le comte Raimbaud aurait alors ramené sept superbes Sarrasines. Ce rapt ne plut pas à l’Église, qui menaça le comte d’excommunication. Les jeunes femmes furent remises entre les mains de moines, près d’Arles, dans la montagne de Lure, pour les conduire vers un bateau qui devait les ramener.
Pour éviter toute tentation, les moines portaient des capuchons. Le diable, selon la légende, aurait fait souffler un vent violent, et au premier regard posé sur les Sarrasines, le tonnerre les frappa, les transformant en statues de pierre. Les falaises, coiffées de ces capuchons, ont pris leur forme actuelle. Une croix en bois, plantée dans la roche, symbolise cette histoire mythique