Inauguré en 1909, le Palais de l'Europe à Menton connaît actuellement une phase de travaux. L'occasion de rembobiner l'histoire de ce sublime monument azuréen…
Il est l'un des somptueux témoignages d'une architecture qui a marqué la Côte d'Azur et qui continue encore aujourd'hui de rayonner. Édifice de style Belle Époque, le Palais de l'Europe est un lieu iconique de Menton. Mais par son âge - il a été inauguré en 1909 et a donc 115 ans - il a besoin de subir quelques travaux de rafraîchissement.
Depuis plusieurs mois déjà, la municipalité a entamé une vaste rénovation globale du site, et qui se poursuivra dans les prochaines semaines. Moyennant un coût de 74.000 euros, deux opérations sont prévues pour le salon de Monaco et les portes d’entrée.
Le salon de Monaco terminé avant la fin de l'année
Le chantier continue dans la zone du deuxième étage, qui servait auparavant de salle de billard. Il concerne la réinstallation des lustres originaux, la mise en place de douze luminaires et d'une climatisation. En octobre, place à la mise en peinture des murs et des plafonds et à la pose de résine au sol. Le tout doit être livré pour les fêtes de fin d’année.
Quant aux ouvertures, elles ont été démontées pour être remplacées par de nouvelles portes vitrées. Après cet aménagement, la principale sera automatisée et le sol en marbre changé. Des travaux qui font suite à la création de l’espace cuisine-réchauffage, à la rénovation des annexes et à des changements d'isolation.
Un nouveau visage qui n'occulte pas le passé extrêmement riche de ce bâtiment qui a vu le jour au début du XXe siècle. Fruit de l'imagination de l’architecte Hans-Georg Tersling, il était à ses débuts le casino Kursaal, et vivra sous cette appellation jusqu'en 1963. Il deviendra alors une salle de spectacle dénommée théâtre Francis-Palmero à partir de 1991.
Casino ouvert… uniquement l'hiver
Son objectif était d'offrir une source de distraction aux habitants et aux voyageurs qui viennent séjourner sur le territoire azuréen. Accessible seulement l'hiver, il n'a finalement eu que peu de temps devant lui à ses débuts, puisqu'il fermera en octobre 1914 avant de rouvrir après la Première Guerre mondiale. Entre-temps, il est transformé en hôpital militaire dès 1915. Il dispose de 400 places et d'un bloc opératoire.
Près de 1.500 blessés passeront entre ses murs. Et lorsque l'établissement hospitalier temporaire ferme, on milite pour le retour des divertissements avec des bals et des spectacles, à la fois pour les soldats touchés, mais aussi pour les permissionnaires américains.
Temps difficiles jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale
L'après-guerre ne sera pas très joyeux pour le Kursaal, qui, même si les jeux sont réautorisés, doit composer avec une féroce concurrence. Pour redorer l'image de Menton, considérée à cette période comme un mouroir pour les malades, il est décidé de faire revivre le casino. Une piste de dance, des groupes de jazz et un gala chaque vendredi sont chargés d'ambiancer les visiteurs. Six grandes fêtes sont également organisées en pleine saison.
Mais cela ne sauvera pas le site, qui fermera en 1932. Durant le second conflit planétaire, il souffrira des bombardements. Les Italiens s'en serviront pour des combats de boxe. C'est finalement grâce à l'art que ce lieu renaîtra. Une biennale, la première, se tient en 1951, et c'est à partir de là que l'argent obtenu au titre de dommages de guerre servira à prendre soin de l'inestimable construction mentonnaise.
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