MUNICIPALES -- La date est lancée, ce sera le 28 juin. Dans moins d’un mois, le second tour des municipales aura lieu. Et dans la cinquième ville de France, la campagne a déjà repris. Pandémie oblige, tout doit être repensé. "Malheureusement, on ne pourra pas faire beaucoup de terrain mais on va travailler au niveau des vidéos et des réseaux sociaux. On organisera peut-être aussi des rencontres personne par personne" explique Jean-Marc Governatori.
"On va rencontrer beaucoup de têtes de réseaux, de présidents d’associations et de syndicats pour leur rappeler la force et la qualité de notre projet pour Nice."
Une campagne numérique qui pourrait compliquer les choses pour le candidat qui recueillait 11,30% des suffrages au soir du premier tour, le 15 mars dernier (derrière le RN Philippe Vardon avec 16,69% et le maire LR sortant Christian Estrosi et ses larges 47,62%). M. Governatori avait tellement pris conscience de l'importance du terrain que, faute de militants, il avait recruté des chômeurs pour tracter.
On ne touche pas au programme
Pour certains, la pandémie pourrait faire revoir des mesures proposées pour les élections municipales. Mais du côté de la liste écolo, "rien de va être modifié dans nos propositions. L'épidémie est le résultat d’un problème écologique. En l’occurrence, la vente d’animaux sauvages vivants dans un marché. C’est la conséquence du mépris animal. Donc [avec notre liste] on est en plein dans un projet de société qui contribuerait à faire face."
Cette crise sanitaire conforte Jean-Marc Governatori dans ses idées : "L’éducation à la santé est pour nous très importante. Quand, par exemple, on veut pour les cantines niçoises une alimentation bio, locale et avec une option végétarienne quotidienne, ça contribue beaucoup à ce que les enfants apprennent à prendre soin de leur santé."
Rattraper les casseroles
Après un "score historique aux européennes 2019", le Niçois croit encore plus en la force de son parti.
"Cette crise confirme aux gens qu’il faut voter de plus en plus écologiste"
"Et l’écologie en France n’a jamais eu autant d’électeurs qu’en mai 2019. Aux municipales 2020, on a fait un record de voix, jamais on avait fait autant."
La liste menée par M. Governatori avait soulevé un certain enthousiasme, toutefois bien moindre que celui annoncé par les sondages. La faute, peut-être, à une communication pour le moins maladroite, notamment lors de l'affaire du prétendu logement insalubre que louerait le candidat à une famille précaire. Dans la foulée de ces révélations parues chez nos confrères de "Nice-Matin", la formation Nice Écologique s'était illustrée par des propos violents à l'égard des journalistes.
Governatori, l'erreur de casting des écolos
Le candidat écolo accusé d’avoir menacé une locataire, logée dans une cave insalubre
"On en fait trop autour du coronavirus"
La campagne de Jean-Marc Governatori a aussi été marquée par des sorties pour le moins malheureuses…
Au micro de Denis Carreaux, à l’antenne de Radio Emotion le 28 février dernier, l’écolo niçois avait pris position sur le début de l'épidémie alors en cours : "On en fait trop autour du coronavirus. Un professeur de l’hôpital Avicenne à Bobigny a dit que ce coronavirus, parce qu’il y en a plusieurs, était un virus qui n’avait pas de conséquence grave […] et donc c’est une forme de grippe, parfois une forme de rhume […] La grippe est beaucoup plus tueuse."
"À l’époque, on était au stade 1 de l’épidémie. J’étais effectivement contre la décision du maire d’annuler le carnaval et je réitère qu’il n’a fait que de la communication, comme d’habitude" assume encore aujourd'hui Jean-Marc Governatori auprès de "Nice-Presse".
"Il faut surtout s’inquiéter des autres causes de maladies et de décès qui sont souvent plus fortes que celles du coronavirus."
En évoquant les nombreux décès dus à la cigarette, à l’alcool et surtout à la pollution de l’air, la tête de liste estime que cette pandémie est une bonne occasion pour "que les gens comprennent combien c’est important de préserver son corps."
"La majorité des décès liés au coronavirus sont des personnes avec de l’hypertension, du diabète, des problèmes cardio-vasculaires, croit savoir le candidat vert. L'essentiel de ces maladies sont liées aux mauvais modes alimentaires, au mode de vie, à la pollution. Ce sont des éléments sur lesquels on peut intervenir."
Taclant Christian Estrosi sur ses propos au sujet de la chloroquine, Jean-Marc Governatori assène : "Les Niçois n’ont pas besoin d’un roi de la com’. Ils ont besoin de réalisme, d’actions concrètes, de moins de pollution à Nice."
"Je ne comprends pas pourquoi monsieur Estrosi réfléchit si peu à la qualité de l’air"
L’écologiste dénonce le "manque de mesures à ce sujet. La pollution atmosphérique a tué 500 personnes à Nice l’année dernière, le coronavirus a lui tué 80 personnes dans notre ville."
Dans les faits, le développement des pistes cyclables dans la capitale azuréenne ces dernières semaines pourrait lui donner tort.
Mais le candidat écolo reste dubitatif : "Le maire s’est aperçu que le vélo était un moyen de locomotion adéquat pour que les gens ne soient pas en cohabitation dans une voiture, par exemple. Et donc, effectivement, il a développé les pistes cyclables. Mais il a fait cela sans concertation" accuse-t-il.
"C’est hallucinant ! […] Il aurait dû faire ça avec plus de temps et en concertant les concernés."