MUNICIPALES 2020 — Ils voulaient parier au maximum sur le vélo, on peut dire que les Verts niçois sont bien partis en roue libre depuis samedi.
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D'après une enquête très fouillée de Nice-Matin, on pouvait apprendre ce samedi 29 février que Jean-Marc Governatori, tête de liste de Nice Écologique, aurait participé à la mise en location d'une cave insalubre à une mère de famille dans une situation de grande précarité.
Cette dernière accuse le candidat, qui se serait fait appeler "M. Lopez", de l'avoir menacée pour obtenir son loyer. L'Agence régionale de santé et le préfet ont été saisis.
Déchaînement d'insultes
Changement de tête de liste, mea culpa, conférence de presse ? Aucun des trois pour Nice Écologique, qui a plutôt annoncé sur Twitter son intention de poursuivre en justice Nice-Matin, dénonçant des "boules puantes" relayées pour avantager Christian Estrosi, faisant un lien entre l’article et l’achat de publicité par la mairie dans les pages du quotidien.
"Ils sont partis bille en tête sur l'idée d'un complot ourdi par la mairie et les journalistes de Nice-Matin, explique une source interne qui a contacté Rivieractu. 'Chiens d'Estrosi', 'laquais du pouvoir' ou 'vendus' sont des termes que je n'aurais jamais cru entendre pour qualifier les médias dans la permanence politique d'une formation écolo…"
"Complot des journalistes locaux"
"Cet article est fait pour me nuire!" Affalé sur une chaise de ses bureaux de campagne ce lundi 2 mars, Jean-Marc Governatori s'inscrit bien dans cette agressivité vis-à-vis des reporters. "Et Rivieractu qui soutient et reprend, c'est le journal de la mairie!"
"Tout est faux, les détails de l'article le prouvent!" affirme-t-il, expliquant que l'appartement "partiellement enterré" serait plus spacieux que ce qui a été décrit dans le papier, et qu'il comporterait "une grande fenêtre."
Et sur l'insalubrité ? "Les locataires vivent là depuis 2015, ils ne se sont jamais plaints. L'appartement est conforme" grogne-t-il, alors que la préfecture affirme l'inverse.
"Ces locataires ont été expulsés, ils étaient à la rue, j'ai donc proposé à ma femme qu'ils soient relogés dans cet appartement. Je suis un peu leur sauveur!" explique-t-il encore, avec sérieux (?).
Des défections à venir ?
La version de M. Governatori n'a donc pas changé d'un iota depuis la défense développée samedi. Pas plus que l'indéfectible soutien de ses colistiers. En tout cas en public.
"Les candidats de Nice Écologique veulent faire le plus gros score possible : je suis le meilleur pour cela, j'ai un CV impressionnant" lance encore le millionaire écolo, en réponse à la possibilité de laisser sa place à sa numéro deux, Juliette Chesnel-Leroux (EELV).
Cette dernière n'a pas l'air troublée outre mesure par le fait que certains membres de la liste aient menacé de quitter le navire si M. Governatori n'est pas exfiltré.
"Nice-Matin ne fait pas du journalisme. C'est scandaleux de mettre en cause Jean-Marc dans cette affaire alors qu'elle concerne sa famille" dit-elle sans ciller.
Ce si solide soutien tiendrait-il au fait que le candidat finance une grande partie de la campagne avec sa fortune ? Ou à l'absence de solution alternative crédible ? À deux semaines seulement du premier tour, l'urgence chez Nice-Écologique est de sauver les meubles. Et dans cela, il paraît que M. Governatori en connait un rayon.
Reportage d'Alexandre Chavance le 02/03/20, avec Clément Avarguès