Dès le mois d’avril, la salle de spectacle des Franciscains accueillera ses premiers spectateurs. Implantée dans le Vieux-Nice, elle bénéficiera d’équipements modernes, tout en sauvegardant toute sa richesse patrimoniale.
« Le parti pris des restaurations n’a pas été de garder un seul décor, mais d’essayer de montrer toutes les étapes que cette église a pu connaître » explique Roberte Dallo, de la direction du patrimoine municipal.
Dernière ligne droite pour les travaux de l’ancienne église des Franciscains. Au 10 février, les 600 m² de parquet qui couvriront la scène commençaient à être posés.

Installé place Saint-François, dans le Vieux-Nice, cet édifice religieux proposera une salle de spectacle entièrement modulable comportant 214 à 304 places.
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À cela s’ajoutent un vestiaire, un lieu d’accueil, des bureaux, un bar et restaurant, un foyer, et deux salles de répétition disposés dans le couvent et le bâtiment de l’Aigle d’Or.
Les éléments découverts lors des travaux sont tous conservés. Ainsi, de nombreux joyaux architecturaux inédits seront présentés au public.
Des fresques

« Lors d’une mission de recherche de décors anciens, nous sommes tombés sur ces fresques » explique Leonardo Gianuzzi, le restaurateur. L’une d’elle serait la première découverte (à droite sur la photo), elle relate une scène « du voyage de Télémaque », le fils d’Ulysse et de Pénélope dans la mythologie grecque.
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Au quatrième étage du bâtiment, cette trouvaille est particulièrement importante. Datée de 1830, elle est « techniquement très forte. »
« On dirait qu’elle a été faite d’une seule main et en une fois…»
À l’origine, tout était recouvert de peinture bleue et blanche polymère. « On a dû utiliser des solvants subtils pour dégager ces couches qui empêchaient la lecture du décor. »
« Nous avons d’abord réussi à découvrir une première tête, puis petit à petit on a trouvé plus…»
Des peintures murales
Toujours au quatrième étage, dans la même salle, des peintures murales sont visibles.
Ainsi, sur la partie haute, il est possible d’observer des graffitis. « On suppose qu’il s’agit d’esquisses des décors que l’on retrouve sur place » continue Leonardo Gianuzzi. « C’était certainement une recherche de mise en place des architectures. »

Sur le côté bas, « des peintures avec des pigments historiques sont présentes. »
« On retrouve ces décors dans pratiquement toutes les pièces de l’immeuble…»

Des décors au plafond
Un peu plus bas, au troisième étage, une équipe travaille sur d’autres décors découverts sur un plafond.
« On est sur une démarche de conservation » souligne Pierre Testud, restaurateur. « Ici, on enlève chaque feuille de peinture une par une, en essayant de toucher le moins possible à celle d’origine. »

L’objectif, c’est de la faire découvrir aux visiteurs tout en gardant « son côté archéologique ». « On ne va pas se permettre de repeindre par-dessus, car ça ne serait pas intéressant. » Au total, quatre mois de travail sont nécessaires pour restaurer ce plafond « initialement recouvert de plusieurs couches de badigeon…»
Une clef de voûte dans la salle de spectacle ou une niche datée entre le XVème et le XVIème siècle dans la galerie… Ce lieu chargé d’histoire renferme bien d’autres trésors.
Dès le 21 avril, il sera possible de les admirer, puisque la structure accueillera ses premiers spectateurs, lors de la représentation le « Sourire de Darwin ».
Le 15 mars, le Théâtre national (TNN) pourra investir les lieux.



