Un ancien haut gradé niçois estime que « certains dysfonctionnements actuels peuvent nuire à la sécurité des pompiers et, en bout de chaîne, à celle de la population » dans le 06. Il s’explique.
Le maire de Nice n’y était pas allé de main morte, plus tôt dans l’année. Au cours d’un interview publié dans nos colonnes, Christian Estrosi (Horizons) estimait alors que les pompiers maralpins, gérés par le conseil départemental, se trouvaient « au bord de la catastrophe ».
« Les moyens, on ne les retrouve pas réellement sur le terrain. Ni avec les effectifs, qui sont insuffisants, ni avec le matériel, il n’y en a même pas ! Je vous donne un exemple récent, qui est frappant. Au cours d’un récent incendie à Nice-Nord, les pompiers n’avaient pas de grandes échelles pour atteindre les étages !» s’exclamait alors le premier magistrat.
Le président des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy (Les Républicains), avait vivement démenti auprès de Nice-Presse : « Les sapeurs-pompiers rendent un service irréprochable à la population, à travers un engagement exceptionnel au péril de leur vie, et avec la reconnaissance des habitants ». « Dans cette mission, aucun moyen matériel et humain ne leur fait défaut, y compris à Nice ».
« Des investissements difficiles à expliquer »
À notre micro, l’ancien commandant David Clarès (Horizons), devenu conseiller départemental d’opposition, nuance un peu les choses. Ce spécialiste du sujet, qui a servi vingt-sept ans durant l’uniforme, estime bien que « les moyens sont là, ils existent, notamment parce que la participation des communes a été augmentée ». Même s’il trouve que « le Département lui-même pourrait dépenser davantage ».
« C’est l’organisation et l’absence de recrutements suffisants qui m’interrogent. Je vois que certaines casernes sont passées de 30 à 19 pompiers. Que certains personnels qualifiés ne sont pas embauchés ».
Et de conclure, préoccupé : « Il y a aussi des investissements difficiles à expliquer. Comme certains bâtiments clinquants dans des zones où l’activité est très réduite… Sans doute pour faire plaisir à certains. In fine, certains dysfonctionnements peuvent nuire à la sécurité des pompiers et, en bout de chaîne, à celle de la population ».


