L’Insee a dévoilé ses conclusions sur la conjoncture économique en Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour le deuxième trimestre 2023. Globalement, la situation se maintient chez nous, même si elle reste extrêmement fragile.
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Vendredi 6 octobre, l’Insee publiait son dernier rapport sur l’économie dans notre région. L’étude se base sur le deuxième trimestre 2023, donc de la période allant d’avril à juin. Elle permet de faire un point sur la situation dans le Sud-Est de la France, à travers quelques chiffres clés.
Parlons tout d’abord de l’activité, qui se mesure en heures rémunérées. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, celles-ci sont en hausse de 1,7 % par rapport à la même période l’an passé. Une progression similaire à celle observée en France, hors Mayotte (+1,6%).
Mais tous les domaines professionnels ne sont pas égaux dans cette dynamique. Ainsi, nous avons les secteurs de l’hébergement-restauration (+3,9 %), le tertiaire non marchand (+2,6 %) et le tertiaire marchand (+1,9 %) au-dessus de la moyenne.
En revanche, l’industrie gagne un peu (+1,4 %). Mais la véritable chute revient à la construction, qui est en retrait dernièrement, ce qui n’est pas une surprise (-0,8 %).
L'activité progresse légèrement dans les Alpes-Maritimes
Sur le plan régional, le volume d’heures payées est en progrès dans une majorité des départements, bien que les Hautes-Alpes (-0,5 %) soient dans le rouge. Cela ne va pas fort non plus dans le Vaucluse (+0,6 %), au contraire des Alpes-de-Haute-Provence (+2,8 %) et des Alpes-Maritimes (+1,9 %).
Concernant l’emploi salarié en Région Sud, celui-ci est au ralenti (+0,1%), ce qui représente 2 500 emplois en plus sur un trimestre, pour un total de 2,015 millions. En comparaison aux 12 derniers mois, on observe que le nombre de travailleurs est supérieur de 1 %.
Dans le privé, la courbe décélère (+0,1 % après +0,6 % au trimestre précédent), à l’inverse du public, même si cela reste très minime (+0,2 %, après +0,1 %).
Ce n’est donc pas la joie à ce sujet dans les départements, à commencer par le Var (-0,3 % par rapport au début de l’année 2023). Les Alpes-de-Haute-Provence stagnent (0 %), tandis que les autres collectivités suivent une légère progression (de +0,2 % à +0,3 %).
Merci les touristes étrangers !
Le secteur de l’hôtellerie se porte bien lui, notamment grâce au retour des voyageurs étrangers. Le nombre de nuitées dans la région pour la période observée s’élève à 6,9 millions, soit un bond de 2,1 % pour la fréquentation.
Les touristes venus d’autres pays ont largement compensé la légère défection des Français (+11 % contre -2,6 %). On peut d’ailleurs préciser que les Alpes-Maritimes ont attiré la moitié de ses visiteurs étrangers (57 %, +15 % en comparaison à l’année dernière). Au global, le territoire maralpin concentre 40 % des nuitées du Sud-Est.
Moins de demandeurs d'emploi
Sur le volet du chômage, on note une légère diminution du taux (0,4 point en moins en 12 mois, 0,2 sur le trimestre passé). Il s’établit ainsi à 7,8 % de la population active, soit le total le plus faible depuis 30 ans en suivant la méthode de mesure actuelle. Dans l’Hexagone, ce chiffre reste plus bas (7,2 %), mais il progresse légèrement.
Si l’on procède au cas par cas, les Alpes-Maritimes s’en sortent bien avec un recul de 0,3 point pour un taux de 6,8 %. Cela joue logiquement sur le nombre de demandeurs d’emploi.
Les personnes classées en catégorie A, celles tenues de rechercher un travail et sans aucune activité professionnelle, sont 256 340 en Provence-Alpes-Côte d’Azur (-1,9% en comparaison à mars 2023, -6,3 % en un an).
En prenant en compte les catégories A, B et C des demandeurs d’emploi de longue durée, on remarque qu’eux aussi sont moins nombreux : 186 520 inscrits en juin, soit une réduction de 1,2 % en un trimestre, et 8,4 % sur l’année écoulée.
Les dépôts de bilan en hausse
Enfin, à propos des défaillances d’entreprises, notre région connaît une période difficile. Plus de 5 100 sociétés ont cessé leurs activités en un an, contre 3 800 sur les douze mois précédents, une hausse de 36 %.
Ces dépôts de bilan concernent majoritairement l’information et la communication (+84 % par rapport à l’année précédente) et l’agriculture (+73 %). C’est un peu plus modéré dans l’hébergement-restauration (+47 %), et ce total descend à 14 % dans l’immobilier.
Nous pouvons enfin indiquer que le Vaucluse est le département le plus impacté (+56 %), devant les Alpes-de-Haute-Provence (42 %). Si on parle des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, les défaillances sont un peu moins monnaie courante, bien qu’elles restent importantes (+32 % environ).