Pour “préserver un quartier populaire et apaisé”, ils appellent notamment le maire à prononcer une sorte de couvre-feu.
“On ne compte pas se laisser faire”. Ils sont agacés, ces riverains de Saint-Roch. Vendredi 2 juin, ils conviaient Nice-Presse à la présentation d’un nouveau comité de quartier, pas encore déclaré en préfecture. Un troisième ? “Ceux qui existent sont inactifs ou inaudibles” plaident les Niçois que nous avons longuement rencontrés.
Depuis nos reportages d’octobre dernier, ils ont été reçus à plusieurs reprises par les élus, histoire d’évoquer les problématiques de Nice-Est et d’esquisser des solutions. Pour autant, le nouveau collectif dénonce “l’arrogance de la municipalité”. “Ils ne voient pas à quel point le climat est devenu malsain ici”.
Ne faut-il pas voir dans cette initiative, comme certains le disent, la main d’Eric Ciotti, principal rival du maire Christian Estrosi ? “On ne fait pas de politique, notre parti, c’est Saint-Roch !” assure Sandra. “Ciotti ne s’est pas plus intéressé à nous que les autres ! Mais cela changera peut-être à l’approche des élections…”
Drogue, injures…
L’élu de territoire Jean-Marc Giaume répondait déjà dans nos colonnes, en février dernier, aux critiques des habitants sur la sécurité et la propreté. “Mais c’est insuffisant ! Certes, il y a plus de patrouilles de la police municipale. Quand il y a du positif, il faut le dire. Mais elle n’agit pas toujours contre les nuisances”.
Gérard dégaine son smartphone, nous montre une vidéo. Il est minuit, il y a quelques jours sur la grand’place. Un groupe de jeunes se drogue au protoxyde d’azote, la musique à fond les ballons, amplifiée par une enceinte portative. “Quand on appelle la municipale, on nous répond qu’il n’y a pas assez d’agents sur le terrain pour venir nous aider !”
Et d’enfoncer le clou : “on nous dit ‘il y a des quartiers bien pires que le vôtre à Nice’. Mais ça, on ne veut pas l’entendre. Faut-il attendre que tout se soit dégradé de façon irrémédiable pour que la Ville agisse ? Si on accepte ça, on est foutus”.
C’est aussi contre la “mauvaise ambiance générale du quartier” qu’ils se dressent. “Il y a le sujet de l’insécurité : les bagarres, les dealers qui traînent, des mamies qui se font agresser, les cambriolages qui reviennent”.
“Et d’autres formes de violence. Elles concernent par exemple ceux qui sortent de l’église après la messe et ont pu se faire, à plusieurs reprises, injurier, intimider. Ça arrive aussi à l’école, où nos enfants se séparent les uns des autres sur des critères de religions”.
“220 adhérents”
Pour l’instant, le nouveau comité “Nice Saint Roch tous ensemble” revendique “plus de 220 inscrits. Des mamans, des commerçants…”. Une réunion publique sera organisée à la fin du mois. L’objectif est de former des équipes de “voisins vigilants” pour agir directement : “dialoguer avec ceux qui traînent et font du bruit, dresser des signalement Allô Mairie…”
Dans l’immédiat, ils demandent au maire de décider “d’une sorte de couvre-feu : un arrêté qui interdirait les rassemblements, au moins des jeunes, après 22 heures. Ça serait déjà un bon début !”