Fin septembre 2022, plusieurs riverains avaient interpellé Nice-Presse pour dénoncer une dégradation du vivre-ensemble. Reçus par les élus, la mairie avait promis des actions rapides. Bilan complet avec l'adjoint chargé de ce territoire, quatre mois plus tard.
Renforcement des patrouilles, travaux, échanges sur le terrain… Jean-Marc Giaume n'a pas chômé ces derniers mois. Mais il y a encore du travail, dit-on dans le quartier.
Celui qui est devenu le référent du secteur Riquier-Saint-Roch après la rentrée dernière défend aujourd'hui un travail de fond pour préserver "l'âme de village" caractéristique de Nice-Est. Cet été, la vigilance sera encore accrue.
Vous avez convié les habitants pour écouter leurs remarques. Quels changements concrets depuis ?
On nous a fait remonter des problèmes d'incivilités et de nuisances. Nous avons donc intensifié les passages de la police municipale et responsabilisé certains établissements. Nous avons aussi envoyé des médiateurs : il y a des jeunes qui gênaient les habitants la nuit, mais ce n'était pas de la délinquance pour autant. Discuter avec eux a suffi.
Nous avons agi sur tous les problèmes du quotidien. Un parking a notamment été ouvert pour que les véhicules du marché ne gênent plus personne, à un endroit où certains rôdaient.
Je rappelle que nous avons ouvert un jardin public pour les familles en novembre. Autour, les rues Bailet et Carlin ont été requalifiées. En mars, l'université - avec qui nous avons une relation de grande qualité - fermera son parking qui donne sur les Diables-Bleus, ce qui mettra un terme à une part des trafics.
Vous aviez un vocabulaire militaire pendant la réunion : "front", "plan de reconquête", "zone de non-droit"… C'était si grave que ça ?
Reconquérir les places pour qu'elles rayonnent, c'est un plan de reconquête qui est lancé depuis 2014. Cela prend du temps, et crée des tensions.
Mais résorber toutes les problématiques de sécurité et de propreté ne se fait pas en un claquement de doigts.
Beaucoup de choses ont évolué depuis 4 mois. Donc une organisation militaire, ce n'est pas si mal.
Nice-Est est apaisée, alors ?
Bien davantage. Et de plus en plus ! Je vous annonce que dès le début de la belle saison, la présence policière sera intensifiée.
Les habitants réunis en octobre regrettaient de ne pas avoir été assez écoutés…
Depuis, les opérations sur le terrain ont permis de faire descendre la pression. Maintenant, ils ont quelqu'un à qui parler, dès qu'ils en ont besoin.
Vous avez été nommé fin septembre dans cette nouvelle délégation dédiée à Saint-Roch et Riquier. Il y avait vraiment besoin d'un élu à part entière pour ce territoire ?
C'est un quartier très… niçois. Il faut quelqu'un qui soit au plus près des gens.
Je suis sur le terrain, chaque semaine. Et pas pour me balader. On m'indique un souci ? Il est réglé. Vous en connaissez beaucoup des élus de grandes villes qui s'occupent immédiatement des feux de signalisation ou des panneaux stop ? Moi, cette proximité, je l'assume.
Quid des jeunes et du sport ?
Un chantier énorme : on a complètement refait le stade Vauban. C'est l'un des plus utilisés de la ville. Autour de Saint-Jean-d'Angély, il y a maintenant une salle de musculation, le Stockfish et le multiplex Megarama, qui accueille aussi la cinémathèque. Dès 2019, un parking gratuit avait été ouvert pour les étudiants.
Vous souhaitez surtout que l'on reparle en positif du quartier…
Saint-Roch ne concentre pas de problématiques majeures. Et le quotidien y est de plus en plus tranquille.
On va proposer une expo sur les chasseurs alpins, et des projections de cinéma sur la grande place. L'opéra va se décentraliser, à nouveau, pour des concerts.
Je veux que chacun sache que son esprit de village, on le préserve. Avec des initiatives municipales, mais aussi celles de simples citoyens, comme par exemple la dernière messe en niçois qui a attiré et fédéré du monde.
Ce quartier est aussi et surtout celui de la convivialité. Ça ne changera pas.
Entretien réalisé le 31 janvier 2023