Il avait choisi d'entamer une épreuve de force avec le maire en annonçant à la télévision son intention de se présenter aux prochaines législatives, "sans rien demander" à Christian Estrosi : après quatre jours de tension, l'adjoint Gaël Nofri, affaibli, garde finalement ses délégations.
On le disait "flingué" dans l'équipe municipale. Gaël Nofri ressort finalement de sa convocation matinale dans le bureau de Christian Estrosi, ce lundi 4 octobre, avec ses délégations. Il aura regretté que le chef ait laissé la situation empirer pendant plusieurs jours en oubliant au passage son numéro de portable.
Dans son entourage, on reproche aussi au maire, qui se disait ce matin "attristé par la tournure des choses", d'avoir annoncé cette convocation à la presse, engageant ainsi un petit feuilleton médiatique "dont tout le monde se passerait bien". Mais Nofri sauvera bien son poste (chargé de la circulation, du stationnement,…).
Ce soir, l'intéressé a réagi aux rumeurs notamment auprès de Nice-Presse, dans la foulée de notre article faisant état de "tensions".
En maniant l'euphémisme : "Je me suis entretenu ce matin avec le maire de Nice, comme cela arrive régulièrement dans la vie de notre municipalité". Christian Estrosi avait pourtant lui-même saisi la presse pour évoquer, jeudi, une "convocation".
"(Nous) avons convenu que le temps des législatives n'est pas venu, et le maire, avec raison, entend que la majorité municipale, dans ses différentes composantes, soit unie derrière les projets essentiels (…) Je suis solidaire, comme je l'ai toujours été, de la majorité et entend y demeurer un facteur de cohésion et d'unité".
Avant de se dédire : "aucune de mes prises de position ne pourraient être interprétées comme une défiance à l'égard du maire. À l'occasion des élections législatives, je respecterai le choix qu'il fera pour représenter la majorité municipale".
Gaël Nofri, toujours "intéressé" pour se lancer, assure qu'il suivra le choix de Christian Estrosi… même s'il ne se porte pas sur lui. Vendredi, il était encore "hors de question" pour lui de faire marche arrière, estimant qu'il n'avait pas besoin du soutien du maire pour penser à se présenter.
Et, surtout, qu'il ne comptait pas accepter une éventuelle "candidature Macron-compatible" dans cette circonscription -- qui pourrait échoir à l'adjoint Graig Monetti, encarté… LREM. Il aura tenu deux jours.
En fin de semaine dernière, le patron des élus estrosistes Pierre-Paul Léonelli condamnait l'attitude "immature" de son collègue et lui recommandait fermement de retirer cette semi-candidature.
Dans cet épisode, Gaël Nofri aura perdu des plumes. Bien que les téléphones aient chauffé depuis jeudi dernier, aucun élu n'a soutenu publiquement le 25ème adjoint au maire. Le message sera-t-il passé auprès de ses collègues, eux-mêmes vivement tentés par des aventures solitaires ces derniers jours ?
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